Une tribune signée par 90 médias a été publiée pour soutenir Charlie Hebdo. Le ministre de l’Intérieur a emboîté le pas, ce qui ressemble à une véritable opération de marketing hypocrite. Quotidien Libre fait le point.
C’est une ode à la liberté d’expression qui sonne singulièrement faux. Une petite centaine de médias français a publié une tribune commune visant à défendre la liberté d’expression… ou plutôt leurs libertés d’expressions. Des titres allant de Libération au Figaro, en passant par L’Express… Charlie Hebdo, ainsi que toute une ribambelle de journaux régionaux plus ou moins moribonds se sont engouffrés dans l’initiative. Dans le texte ? Des formules éculées du discours républicain, avec les aguichantes valeurs habituelles de notre démocratie qui serait en danger ou encore, je cite : que restera-t-il de ce dont les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 avaient rêvé. A ces formules s’ajoutent un appel pour le moins étonnant pour des journaux comme Libération et Charlie Hebdo, puisque la tribune réclame des pouvoirs publics qu’ils déploient les moyens policiers nécessaires pour assurer la défense de ces libertés ?! Que comprendre en France, en 2020, quand la gauche libertaire veut plus de Police tout en passant son temps à cracher à tort ou à raison sur cette même Police ?
Evidemment, la tribune évoque les attentats du journal satirique dont la confession des auteurs n’est jamais évoquée, préférant se contenter du terme « fanatique ». Cette banale tribune, en revanche, n’a pas été proposée à certains titres à l’instar de Valeurs Actuelles ou Causeur, médias singulièrement concernés par la liberté d’expression. Le premier ayant ainsi choqué certaines oreilles chastes avec cette histoire ubuesque concernant la députée extrémiste de gauche Danièle Obono. Et pourtant si l’on en croit Gérald Darmanin, on a tout de même le droit de choquer :
Moi, parfois, j’ai pu être choqué par les caricatures de Charlie Hebdo. Mais en France, on a le droit de choquer. Et Charlie Hebdo a le droit de publier ce qu’il souhaite à la Une de son journal, comme tous les journaux,
souligne le ministre de l’Interieur.
Le droit de choquer quitte à blesser, mais pas un droit pour tous. En effet, le ministre Darmanin n’avait ainsi pas parlé de la liberté d’expression du journal Valeurs Actuelles, concernant l’article sur la députée membre de France Insoumise. Une liberté d’expression qui devait être largement encadrée, d’aucuns diront muselée par la loi Avia dite contre la haine sur Internet.
Dans cette offensive politico-médiatique à proprement parler, c’est une nouvelle fois le deux poids deux mesures qui étonne. En effet les pouvoirs publics et les médias signataires s’étaient montrés insolemment discrets lorsque le philosophe Alain Finkielkraut avait été empêché par l’extrême gauche de donner une conférence à Science Po Paris. Idem, quand la philosophe Sylviane Agacinski, opposée à la gestation pour autrui (GPA) - c’est son droit - n’avait pu intervenir à Bordeaux sous pression du lobby gay. La liberté d’expression fait donc déjà partie du passé en France depuis plusieurs décennies. Sa défense dans les médias par des figures triées sur le volet semble avant tout rappeler qui détermine ce qui en relève et ce qui en est exclu. Des gesticulations qui ne devraient donc pas vraiment changer la donne actuelle. C’est dit.
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