[Crise sanitaire] La défiance face aux mesures sanitaires continue d’enfler en France

La défiance face aux mesures sanitaires continue d’enfler. Le nouveau tour de vis d’Olivier Véran passe mal dans la population et la décision de fermer prématurément les bars et restaurants suscite la colère de la profession. Un nouveau vent de révolte souffle alors que certains vont jusqu’à évoquer la nécessité d’un reconfinement.

Marseille et Aix-en-Provence prennent la tête de la contestation. Depuis dimanche minuit, les restaurants et bars des deux villes du Sud ont baissé le rideau pour deux semaines au moins, dans le cadre de la lutte contre le covid. La région des Bouches-du-Rhône a en effet été classée zone rouge écarlate à l’instar de la Guadeloupe. Une décision contestée par les cafetiers mais pas seulement. En effet de nombreux élus se mobilisent pour faire entendre raison au gouvernement qui semble avoir décidé de sacrifier l’économie de certaines entreprises pour des mesures sanitaires dont on comprend parfois peu la pertinence. Ainsi la maire EELV de Marseille, Michele Rubirola, médecin de profession, ainsi que Les Républicains Martine Vassal, Présidente de la métropole Marseille-Aix-Provence et Renaud Muselier, Président de la région sud, ont rédigé une tribune dans le quotidien La Provence pour dénoncer l’autoritarisme et le manque de concertation de la part du gouvernement. M. Muselier a également déposé un recours collectif au tribunal administratif pour contester la décision. A plus forte raison que rien ne prouve que les établissements de restauration soient à l’origine de contaminations.

A Paris, ainsi que dans une dizaine de grandes villes de France, les bars et eux seuls ferment leurs portes à 22h. Là encore la décision fait débat et Anne Hidalgo a dénoncé le manque de concertation. Fidèle à ses obsessions anti-automobilistes, l’édile a toutefois maintenu son opération « Paris sans voitures » dimanche dernier, alors que les transports individuels sont les plus appropriés pour limiter les contaminations. Allez comprendre. La capitale fait également toujours les frais d’une politique de testages conçus à l’emporte-pièce. Les files d’attente se prolongent toujours dans les rues et surtout les résultats sont rarement obtenus en moins de 3 ou 4 jours. Un délai qui limite considérablement l’intérêt du test lui-même, puisque la quarantaine est désormais fixée à… 7 jours ! Par ailleurs, la fiabilité de ces tests est de plus en plus remise en cause à l’instar du procédé lui-même. Actuellement les Français sont toujours plus nombreux encore à s’interroger sur la nécessité d’effectuer des prélèvements nasopharyngés profonds avec un écouvillon, alors que les autorités sanitaires répètent en choeur qu’une gouttelette de postillon suffit à contaminer un tiers.

La défiance est donc bien grandissante dans la population et les messages alarmistes des autorités la font croître. En réalité si les dépistages positifs augmentent, les hospitalisations restent dans des proportions tout à fait gérables y compris dans notre service hospitalier en déconfiture depuis longtemps. Si l’on ignore l’évolution du covid et que l’on ne peut affirmer qu’il a perdu de sa virulence avec certitude, il semble que les hospitaliers ont appris à mieux encadrer les patients. L’usage de fluidifiant sanguin semble y contribuer largement, de telle sorte que les cas sévères nécessitant l’accès aux soins de réanimation sont plus rares. Une aubaine car ce sont ces derniers qui ont fini par être saturés dans certaines régions lors du pic épidémique. Malgré tout, la prospective semble bien difficile. Reste toutefois que les Français craignent des décisions gouvernementales radicales sans grandes concertations avec un conseil scientifique démonétisé et paralysé par la peur et l’incompétence. Dans ce cadre, certains commentateurs se risquent même à envisager un reconfinement. D’ailleurs deux économistes nobélisés et fumeurs de joints, Esther Duflo et Abhijit Banerjee, ont pour leur part eu la brillante idée de conseiller un reconfinement du 1er au 20 décembre prochain, pour je cite : sauver Noël ! Une idée exprimée depuis leur lieu de résidence aux États-Unis, bien loin de la France, donc. Le nombre de morts liés au covid dans le monde a toutefois franchi le million en fin de semaine dernière. Un chiffre qui pourrait doubler d’ici à la fin de l’épidémie selon l’OMS. De quoi assurer la promotion d’un futur vaccin, avec un pognon de dingue… à l’appui.