Evolution du covid-19, vaccin, décision politique… le professeur Raoult a livré son point de vue dans un long entretien sur CNEWS. Une prise de parole apaisée qui a tout de même appuyé sur le point faible de la gestion de l’épidémie en France. Retour sur les points cruciaux de cette analyse.
Didier Raoult a frappé calmement, mais frappé fortement. Dans un entretien d’une trentaine de minutes, le professeur de l’IHU Méditerranée est revenu sur les éléments principaux tirés des récentes recherches de son institut. Un entretien calme et posé durant lequel l’infectiologue a eu à cœur de vouloir calmer les esprits, rappelant que s’il recevait une multitude de remerciements de la part des Français, il était également victime d’insultes et de plaintes au Conseil de l’Ordre, ainsi que d’une journaliste particulièrement zélée qui scrutait ses 3 500 publications. Fort de ce constat, Didier Raoult a estimé que les tensions entre les uns et les autres devaient se calmer. C’est dans ce cadre que le scientifique n’a pas souhaité donner de « grain à moudre » en critiquant ouvertement les décisions politiques récentes. Mais il a tout de même laissé échapper que la fermeture des restaurants et bars, qui a frappé Marseille et Aix-en-Provence la semaine dernière, n’avait pas donné lieu à une amélioration de la situation épidémique. En effet la courbe des contaminations avait visiblement entamé une décrue quand les restaurants sont restés porte close, mais les chiffres sont repartis à la hausse depuis. Pas de critiques directes, mais des constatations qui laisseront chacun se faire une idée de la pertinence de la mesure en question. Le Pr Raoult a rappelé aussi que le virus du covid était davantage manuporté qu’aéroporté, ajoutant que la maladie faisait peu tousser ou éternuer les malades. Il faut comprendre là encore que les masques ne sont pas l’alpha et l’oméga de la prévention, à l’inverse du lavage des mains fréquents. Le sujet du confinement a également reçu un léger tacle avec le rappel que les populations ayant continué à travailler pendant le confinement avait été moins contaminées que celles restées enfermées chez elles avec de potentiels foyers épidémiques intrafamiliaux.
Oui, il fallait donc lire entre les lignes pour comprendre le fond de la pensée de l’épidémiologiste français sur la gestion de la crise. Le Professeur a d’ailleurs estimé que l’Europe de l’Ouest et les États-Unis font plutôt moins bien que les autres pays du monde, tout en rappelant que les décisions politiques n’étaient pas uniquement basées sur des constats scientifiques, mais qu’elles ont un impact direct inquiétant sur la société et l’économie dans l’hexagone. Le médecin est également revenu sur la notion de « lits de réanimation », éléments qui semblent déterminer l’essentiel des décisions de l’exécutif. L’infectiologue a expliqué que les personnes plus âgées étaient désormais conduites en réanimation, parfois jusqu’à plus de 80 ans, alors qu’il y a 10 ans les médecins considéraient que c’était vain. Dans ce cadre, le public dirigé vers les soins intensifs a donc été élargi. Un élément que l’on aurait effectivement pu oublier pendant la crise du covid-19 où une grande partie des personnes âgées étaient privées d’hôpital.
Didier Raoult s’est ensuite lancé dans une démonstration objective expliquant que, face à une crise, il fallait de la souplesse dans les capacités d’accueil, incompatibles avec la planification mise en place dans le système hospitalier français. Il a également soulevé la question des normes réglementaires mises en place par temps calme, notamment les horaires de travail intenables du personnel pour gérer efficacement une crise sanitaire. D’ailleurs, il en a profité pour « tailler un costard » au numerus clausus sans le nommer, en pointant du doigt les freins pour former de nouveaux médecins qui ont engendré un vieillissement de la profession, de ceux en activité, lesquels s’ajoutent à une pénurie d’infirmières. Sur le plan strictement scientifique le professeur marseillais a fait part des récentes observations de son service. Dans ce cadre, il estime qu’après avoir eu à faire à un « variant » du covid-19, moins virulent pendant l’été, le variant actuellement en circulation pourrait à l’inverse être plus dangereux. Il a expliqué que son équipe était à la pointe dans les recherches des génomes et qu’il était crucial de généraliser la pratique dans tous les services du pays qui le peuvent, le tout en se risquant à prononcer un : « si j’étais au conseil scientifique ». Autre volet particulièrement important de cette intervention, la question de l’immunité et donc du vaccin. Après avoir taclé à juste titre Jérôme Salomon, l’actuel directeur général de la santé, Didier Raoult a expliqué avoir eu à faire à un patient infecté lors de la vague d’avril-mai et réinfecté récemment, en précisant que le patient présentait des anticorps après la première infection.
Quelle réflexion doit-on tirer de cette information ? D’une part que le cas précité laisse penser que les anticorps formés après la contraction d’un variant de covid-19 ne protègent pas d’un autre variant. On imagine difficilement comment un vaccin pourrait protéger contre plusieurs versions de virus. Le professeur a également insisté lourdement sur la nécessité de faire un vaccin sûr dans la mesure où la maladie elle-même n’engendre pas une mortalité élevée. Autrement dit, selon lui, si un vaccin contre le covid-19 doit être commercialisé, il devrait être largement testé en amont et la balance devra largement pencher du côté des bénéfices et non des risques. Enfin, sur la question de l’immunité croisée acquise par la contraction d’autres coronavirus que le covid, là encore les informations données par le Pr Raoult ne sont pas très réjouissantes. En effet, l’un de ses patients présentait conjointement des infections à deux coronavirus, cela de façon simultanée. L’un endémique (une sorte de grippe) et l’autre le covid-19. A cela s’ajoute le risque de mutation entre virus dont un rhinovirus contre lequel aucun vaccin n’a jamais été trouvé. Cet entretien sous le calme apparent de l’infectiologue a mis le doigt sur bon nombre de faiblesses de l’organisation gouvernementale agissant sous les auspices d’un obscur conseil scientifique qui a d’ailleurs disparu des radars depuis quelques jours. Curieusement.
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