[SIA 2020] En Drôme, la truffe noire dans « tous ses états »

Courtier en truffes (Sté Truffles Garden) et Président du Syndicat de la truffe noire Tricastin-pays de Grignan-enclave des Papes, Hervé Jardin incarne le lien indéfectible qui existe entre les citoyens et leurs terroirs.

Le Salon International de l’Agriculture (SIA) est le lieu de rencontres et d’échanges de toutes les filières du monde agricole avec le grand public. Il est aussi et surtout le reflet en temps réel de toutes les agricultures et de leurs évolutions. Cette année, le Département de la Drôme reflète l’importance de renforcer les liens avec les agriculteurs et de donner envie de rejoindre le monde agricole pour en montrer toute l’attractivité. D’ailleurs, cette nécessité de transmettre est aussi l’opportunité de mettre en valeur ce qui fait la force et l’identité du monde agricole français: ses exploitations bien sûr, ses valeurs, ses savoir-faire, mais aussi et surtout ses engagements. Ce jeudi 27 février, la truffe drômoise sera présentée dans « tous ses états » au sein du Département de la Drôme (HALL 4 - Stand B 09), entourée de 3 syndicats des trufficulteurs: Drôme des collines, Vallée de la Drôme en présence de Valence en Gastronomie et Drôme provençale. Hervé Jardin, Président du Syndicat de la truffe noire Tricastin-pays de Grignan-enclave des Papes a répondu à nos questions:

QUOTIDIEN LIBRE - Cette année au Salon International de l’Agriculture (SIA), nous avons le sentiment que les Français manifestent une grande curiosité pour les agriculteurs. Au sein du département de la Drôme, comment répondez-vous à cette attention ?

Hervé Jardin - Nous mettons un accent tout particulier à vouloir communiquer sur les agriculteurs visés par l’agri-bashing. Un phénomène dont on parle beaucoup en ce moment dans l’hexagone. Aujourd’hui, le constat est clair: l’agriculture est devenue si vitale, qu’elle sensibilise davantage les français au mieux-consommer: pour leur pays d’abord, pour leur région, leur département, jusqu‘au territoire, la commune et surtout dans l’assiette. Le public qui vient toujours aussi nombreux au SIA s’intéresse aux professionnels du secteur et ceux qui les entourent, ceux qui travaillent à faire émerger tous les produits de qualités. Nous le savons, la Drôme offre une agriculture de choix, une des meilleures en bio, sinon la meilleure, il faut le rappeler. Ses cahiers des charges sont les plus lourds au monde, avec des énumérations de contraintes techniques avérées extrêmement précises. En Drôme, nous sommes et restons toujours les plus exigeants. Ce qui rassure le visiteur sur le bien-fondé de nos engagements.

QL - Ce jeudi 27 février, la truffe drômoise sera mise à l’honneur sur le stand du département de la Drôme. Comment allez-vous valoriser ce produit d’excellence ?

Hervé Jardin - Ce jeudi, la valorisation des produits drômois va être au final assez classique. Précisément, la truffe noire (Tuber Melanosporum) sera présentée et proposée à la dégustation dans sa forme la plus simple, la plus noble aussi. Ses arômes, son goût, son esthétique se dressent en opposition à tous les produits de synthèse que l’on peut trouver sur le marché. Attention toutefois de ne pas s’y tromper, il faut vraiment venir goûter la vraie truffe fraîche sur le stand du département et découvrir ainsi sa vraie nature. Si les mois de janvier et février sont propices aux récoltes de haute qualité, nous la trouvons dans le Vaucluse, le Gard, et les principaux départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Mais la Drôme reste son plus gros bassin producteur.

QL - La Drôme, premier département agricole d’Auvergne-Rhône-Alpes, réaffirme cette année l’excellence de ses produits. Comment répond-elle aux enjeux économiques de ses filières ?

Hervé Jardin - L’accompagnement et la promotion des filières d’excellence se sont consolidés par une signature historique en juin 2019 avec la Région et son Président du conseil, Laurent Wauquiez. Ce document, important à plusieurs titres, met en lumière un plan de financement singulier sans précédents: 375 000 euros sur 3 ans, 300 000 euros d’aide à la plantation, la reconquête des territoires, et 75 000 euros pour la recherche et promotions de la truffe noire. Il s’agit là d’un gros coup de projecteur sur une production qualitative locale. Un produit d’excellence donc, qui n’est pas aussi cher que l’on pourrait le penser. Quand la Truffe est au plus haut de son prix, c’est-à-dire à 1 000 euros le kilo, il suffit de 10 g de truffes seulement pour préparer une succulente omelette ou une brouillade. Si le parallèle paraît abrupt pour certains, il s’agit là du prix d’un paquet de cigarettes… Entre la santé, la gourmandise et un « plaisir » éphémère, il n’y a pas d’hésitations à avoir.

Syndicat de la Truffe Noire Tricastin Pays de Grignan Enclave des Papes, chez Maison de la Truffe et du Tricastin, rue de la République, 26130 Saint Paul Trois Châteaux - Plus de renseignements ici ; ‘Truffles Garden’, Hervé Jardin - 191 av de Chamaret - 26130 Montségur/Lauzon - [email protected] - t/ 06 78 05 99 29