L’association de défense des animaux affirme avoir reçu par erreur des mails du ministère dans lesquels un haut responsable reconnaît des non-conformités indéniables, voire majeures au sein de l’abattoir de veaux Sobeval.

Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, le 30 septembre 2019 à Bois-Guillaume, en Normandie I Lou BENOIST / AFP
Après la diffusion la semaine dernière de la vidéo de L214 sur l’abattoir de veaux Sobeval de Boulazac en Dordogne, les autorités assuraient qu’il n’y a(vait) pas de mise en évidence de non-conformité à la réglementation. Les images sont prises sur plusieurs mois ou plusieurs années, sont collées les unes par rapport aux autres, avait critiqué sur Europe 1 le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume. Dénonçant des violations de la loi, multiples et récurrentes, entraînent des souffrances accrues pour les animaux, l’association de défense des animaux réclamait de son côté la fermeture immédiate de l’abattoir et portait plainte pour sévices graves envers des animaux. L214 est revenu à la charge, affirmant que des échanges de courriels internes au ministère de l’Agriculture, adressés par erreur à l’association, montrent que les infractions sont avérées. Selon l’association, ces échanges datant du 19 et 20 février dernier trahissent l’inquiétude générée par ces nouvelles images.
Dans l’un des mails, un haut responsable affirme notamment avoir fait la liste des NC (non-conformités, ndlr) indéniables, voire majeures relevées. Un autre e-mail venant du cabinet du ministre insiste: Il nous faut des edl (éléments de langage, ndlr) béton pour ce soir.
Le ministère de l’Agriculture enquête
Après ces révélations, le ministère de l’Agriculture a annoncé diligenter une nouvelle inspection de l’établissement Sobeval. La brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et un référent national abattoir seront présents dès demain (mercredi) sur site pour une enquête approfondie. Un rapport complet sera adressé vendredi matin au ministère, a-t-il indiqué.
Une enquête interne est en cours pour comprendre les motivations de ce mail, a également réagi le ministère de l’Agriculture.
Le directeur général de l’alimentation, Bruno Ferreira, sur la base des rapports transmis par les services de la préfecture de Dordogne, confirme qu’aucun élément ne permet à ce jour d’affirmer la présence de telles non-conformités dans cet établissement, ajoute-t-il.