Dérèglement climatique, malbouffe, marketing des fabricants de tabac… La santé des enfants fait partout face à une menace immédiate et aucun pays dans le monde ne protège leur avenir de façon satisfaisante, avertit l’Organisation des Nations unies (ONU).

Des écoliers portent des masques sanitaires dans une salle de classe de l’île indonésienne de Natuna, le 4 février 2020 I AFP/Archives / RICKY PRAKOSO
Des avancées ont été réalisées au cours des 20 dernières années dans le domaine de la santé des enfants et des adolescents, mais ces progrès sont aujourd’hui au point mort voire menacés, estiment les auteurs d’un rapport publié mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet. Pour parvenir à cette conclusion sévère, ce groupe de 40 experts indépendants en santé infantile du monde entier, convoqués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef, a construit un nouvel indice mesurant la possibilité des enfants de s’épanouir, à partir des données de 180 pays (indicateurs de mortalité, d’état de santé, de nutrition, d’éducation…). Sans surprise, ce sont des pays riches qui arrivent en tête avec la Norvège en première position, suivie par la Corée du Sud, les Pays-Bas et la France. Inversement, le bas du classement est occupé par des pays d’Afrique subsaharienne: République centrafricaine, Tchad, Somalie et Niger. Mais les auteurs du rapport, intitulé Un avenir pour les enfants du monde ?, mettent en regard de ce classement des mesures de durabilité (évolution des émissions de CO2, inégalités de revenus…) et soulignent que si beaucoup de pays à haut revenu ont un très bon score à l’index d’épanouissement, ils sont proches du bas du classement pour leur contribution à la durabilité écologique. Quant aux pays les plus pauvres, si leurs émissions de gaz à effet de serre sont parmi les plus faibles, beaucoup sont exposés aux effets les plus sévères d’un changement climatique rapide. Seuls neufs pays sont à la fois en mesure d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 par habitant fixés pour 2030 tout en étant situés dans les 70 meilleurs scores pour l’index d’épanouissement: l’Albanie, l’Arménie, la Grenade, la Jordanie, la Moldavie, le Sri Lanka, la Tunisie, l’Uruguay et le Vietnam.
Les pays doivent revoir leur approche de la santé des enfants et des adolescents en faisant en sorte, non seulement de prendre soin d’eux aujourd’hui, mais en protégeant le monde dont ils hériteront, souligne Helen Clark, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande et co-présidente de la commission d’experts convoquée par l’OMS et l’Unicef.
Parmi les menaces pesant sur la santé des générations futures, le rapport évoque en premier lieu la pollution de l’air et l’intensification des menaces climatiques.
Si le réchauffement climatique dépasse 4°C d’ici 2100 comme le prévoient les projections actuelles, cela entraînera des conséquences sanitaires désastreuses pour les enfants, en raison de la hausse du niveau des océans, des vagues de chaleur, de la prolifération de maladies telles que le paludisme et la dengue, ainsi que de la malnutrition.