Le départ du gouvernement de Nathalie Loiseau pour mener la liste de La République en marche (LREM) donne un coup d’accélérateur à la campagne des européennes, dont les principaux protagonistes sont désormais connus.

Nathalie Loiseau, tête de liste LREM aux Européennes 2019 I Joël Saget/AFP
La ministre des Affaires européennes a remis sa démission, avant d’être confirmée comme tête de liste du parti présidentiel pour le scrutin du 26 mai prochain. LREM, qui fait la course en tête des intentions de vote, talonnée par le Rassemblement national (RN), a réuni son bureau exécutif hier soir. Le parti a aussi confirmé la seconde place, sur la liste, de l’écologiste Pascal Canfin, ex-ministre (EELV) délégué au Développement au sein du gouvernement Ayrault en 2012. Le premier grand meeting de campagne aura lieu samedi à Aubervilliers, en banlieue parisienne. Nathalie Loiseau, 54 ans, diplomate de carrière, a dirigé l’ENA de 2012 jusqu’à son entrée au gouvernement en juin 2017. Elle avait annoncé en direct à la télévision, à la fin d’un débat tendu avec Marine Le Pen le 14 mars dernier, sa candidature pour mener la liste LREM aux européennes. Avec Mme Loiseau, dernière des têtes de liste désignées parmi les concurrents les mieux placés dans les sondages d’intentions de vote aux européennes, la grille de départ de la course pour ce scrutin est complète. Le nom de la ministre suit notamment, de droite à gauche, ceux de Jordan Bardella (RN), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), François-Xavier Bellamy (LR), Yannick Jadot (EELV), Raphaël Glucksmann (PS et Place publique), Benoît Hamon (Générations) et en dernier Manon Aubry (LFI). La présence de M. Canfin sur la liste LREM vise en particulier à mordre sur l’électorat écologiste qui avait largement voté Macron en 2017. Un message reçu cinq sur cinq par Yannick Jadot, qui s’en est agacé par avance au micro de RMC:
Je ne comprends pas qu’un écologiste aujourd’hui, sincère, convaincu, puisse rejoindre un mouvement politique, un président de la République, qui a tellement renoncé sur l’écologie.
La République en marche (LREM) a désigné en tout une trentaine des 79 candidats de sa liste. L’exercice, délicat, consistait à trouver l’équilibre entre plusieurs facteurs: la parité, le panachage entre société civile et politiques, les accords avec les alliés du MoDem, d’Agir (centre droit ex-LR favorable à Emmanuel Macron) et des Radicaux, ainsi que la répartition territoriale des candidats, avec des difficultés particulières pour trouver des représentants ultramarins. Le départ annoncé de Mme Loiseau va déclencher un remaniement du gouvernement, probablement ce mardi même s’il n’est pas question, pour l’exécutif, d’interférer avec la visite d’Etat du président chinois Xi Jinping. Le nom de Clément Beaune, conseiller pour l’Europe à l’Elysée, est le plus cité pour prendre les Affaires européennes, dans une période extrêmement chargée par l’enjeu du Brexit. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux pourrait également quitter l’équipe afin de se concentrer sur sa candidature aux municipales de 2020 à Paris. Les noms des secrétaires d’Etat Emmanuelle Wargon et Gabriel Attal sont cités comme possibles remplaçants. Selon un sondage Harris Interactive et Agence Epoka pour TF1, LCI, RTL et nos confrères du Figaro publié dimanche, la liste de la majorité LREM et MoDem pointe à 23% d’intentions de vote et devance celle du Rassemblement national (21,5% en présence d’une liste « gilets jaunes », 22% sans liste « gilets jaunes »). Ces ordres de grandeur sont observés à l’identique dans une série d’autres études publiées ces dernières semaines.

































