Parfums, dioxines… Certaines substances chimiques détectées dans les couches jetables peuvent présenter des risques à long terme pour les nourrissons et devront être au moins réduites par les fabricants d’ici quelques mois, a exigé le gouvernement après une alerte lancée par l’agence de sécurité sanitaire du pays.

Parfums, dioxines… Certaines substances chimiques détectées dans les couches jetables peuvent présenter des « risques » pour la santé des bébés I AFP/Archives / JOEL SAGET
La France va également travailler à l’élaboration de seuils de toxicité pour ces produits, seuils qui n’existent pas pour les couches, et elle plaidera à Bruxelles pour des règles européennes plus protectrices. Les couches jetables sont soumises dans l’UE à la réglementation générale sur les produits de consommation et non à des règles spécifiques comme certains produits cosmétiques ou les protections pour fuites urinaires. Selon l’Agence de sécurité sanitaire Anses, il existe un risque potentiel sur le long terme lié au dépassement des seuils sanitaires pour un certain nombre de substances, a expliqué Gérard Lasfargues, directeur général délégué de l’Anses, saisie en janvier 2017 par le gouvernement après un article du mensuel 60 millions de consommateurs. Il s’agit de deux parfums (butylphényl méthyle propional et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde), ainsi que de certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (parfois cancérogènes), de dioxines ou de furanes. Cependant, précise l’Anses, il n’existe aucune preuve que les couches jetables portées par 95% des bébés de France soient néfastes.
Je tiens à rassurer les parents, l’Anses dit bien qu’il n’y a pas de risque immédiat pour la santé des enfants, a ainsi déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Il faut continuer évidemment à mettre des couches à nos bébés.
A la suite de cet avis, les ministres de l’Economie, de la Santé et de la Transition écologique ont convoqué les industriels et distributeurs du secteur pour exiger qu’ils présentent d’ici 15 jours un plan d’action visant à éliminer à terme ces substances.
Il est évident que nous ne tolèrerons pas que ça dure pendant des mois et des mois, a souligné Agnès Buzyn, évoquant un délai de quelques mois, peut-être six mois pour qu’ils changent leur processus de fabrication et réduisent ces produits potentiellement toxiques.