[COVID-19] Buzyn, le mauvais antidote

Le traitement controversé contre le covid-19 du Pr Didier Raoult (la chloroquine), rejoint l’essai européen Discovery dont la part française est conduite par l’Inserm. Il portera sur plusieurs centaines de patients hospitalisés, n’en déplaise à Mme Buzyn.

Transfert d’un patient atteint du Covic-19 en réanimation à Mulhouse vers un hôpital du sud de la France le 17 mars 2020 I AFP/Archives / SEBASTIEN BOZON

Une semaine aura suffi pour que la chloroquine passe du statut d’abominable fake news par une majorité du milieu scientifique et de journalistes, à celui de médicament premier de la classe contre le covid-19. De source gouvernementale, on affirme que l’autorisation accélérée d’un essai clinique de grande ampleur supervisé par l’Inserm va être accordée ce mardi. Ce produit controversé rejoindra les trois candidats déjà inclus dans le vaste essai Discovery que conduit l’institut de recherche médicale dans le cadre du consortium multidisciplinaire Reacting (Research and action targeting emerging infectious diseases) qui réunit plusieurs groupes de recherche français d’excellence. Cette étude est prévue pour inclure au total 3.200 patients en Europe, dont 800 en France.

L’étude Discovery qui a démarré dimanche est conduite dans une poignée de CHU (Paris, Lyon, Nantes et Lille) et progressivement étendu à plusieurs dizaines de centres, selon les dires de l’infectiologue Jad Ghosn, qui supervisera l’essai à l’hôpital Bichât de Paris Nord. Les patients seront répartis en cinq groupes: un groupe placebo traité pour les symptômes uniquement, un pour tester l’efficacité d’un médicament anti-VIH (le Kaletra), un autre qui l’associera à de l’interféron bêta pour moduler la réponse immunitaire, un troisième pour vérifier l’effet d’un antiviral développé contre le virus Ebola (le Remdesivir). Le bras chloroquine, lui, sera ajouté vendredi. Il implémentera Discovery de plusieurs centaines de patients par vagues successives, en France mais aussi en Italie et en Espagne notamment. Les résultats pourraient être connus dans moins de 6 semaines.

Yves Levy, le pouvoir et les autres…

En mars 2018, l’inauguration de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Didier Raoult - l’infectiologue a récemment livré les résultats de son test clinique sur la chloroquine - n’était pas au goût de tout le monde. En effet Yves Lévy, second époux d’Agnès Buzyn, à l’époque patron de l’Inserm, (depuis le 12 octobre 2018 conseiller d’État en service extraordinaire sur proposition de Nicole Belloubet, très bonne amie de l’ex-ministre de la Santé, Ndlr), avait refusé le label qui offrait une reconnaissance irréfutable au travail du professeur. Une rebuffade boursouflée d’ivresses d’égos et de pouvoir. Depuis des années, Didier Raoult plaide en effet pour une révision des modèles économiques de la santé, afin que l’ensemble des molécules existantes notamment, créées pour la plupart au XXe siècle, soient considérées comme un patrimoine au service de l’humanité:

Ce n’est pas le cas aujourd’hui, se désole-t-il, car on abandonne les médicaments qui ne rapportent rien, même s’ils sont efficaces. C’est comme ça que plus aucun antibiotique n’est fabriqué en Occident et que nous avons régulièrement des pénuries sur des molécules très importantes, comme récemment la doxycycline, indisponible pendant 6 mois alors que nous en avons besoin au quotidien pour soigner les gens, explique l’infectiologue sur le site marcelle.media

Dans l’entourage de Levy, on voyait dans cette bataille en milieu stérile un enjeu de domination. Didier Raoult estimait ainsi auprès du journal Marianne que l’ancien patron de l’Inserm visait surtout à asseoir son autorité:

Les IHU sont un enjeu d’autorité et de territoire pour Yves Lévy. Il voudrait les diriger depuis Paris, résumait-il.

Yves Lévy a toujours voulu la peau des IHU, c’est un enjeu de pouvoir, disait de son côté un ancien ministre auprès de nos confrères du Canard Enchaîné.

Contre vents et marées, le chercheur français avait donc batailler sec auprès du gouvernement pour faire entendre la voix de son pôle de recherche, qui figure désormais parmi les plus prolifiques du pays, voire d’Europe.

Buzyn, la louve déguisée en agneau

En publiant un article (le 17 mars 2020), le journal Le Monde a volé au secours de la pleurnicharde Agnès Buzyn, qui a quitté le gouvernement alors que, selon ses propres aveux, la guerre (épidémie) était certaine, qu’elle ferait quantité de morts et qu’elle se disait la seule à le savoir… Ah bon ? Seulement avec son silence complice et ses mensonges, des gens sont morts depuis et la contamination s’est répandue à la vitesse d’un feu de forêt. Il ne suffit plus de faire semblant de sangloter, quand on prétend savoir qu’aujourd’hui la France connaît des jours brutaux et mortels, généralisés et violents. De son côté, le chef de l’État a envoyé au front des soignants désarmés sans même un masque protecteur à quelques centimes d’euros, alors que ces mêmes soignants sont au contact de la mitraille… Doit-on rappeler qu’un médecin urgentiste de Compiègne (Oise) est mort le week-end dernier ? Quand il s’agissait de bombarder en vain la Syrie, le président trouvait alors de l’argent en quantité.

Sa morgue contre les personnels de santé qui lui demandaient depuis des mois de sauver l’hôpital public, son mépris des revendications des gens des métiers de la santé, tout cela a montrée Agnès Buzyn telle qu’elle était, telle qu’elle est, et telle qu’elle sera après cette pandémie: une carriériste cynique revêtue d’une peau d’agneau. Présidente du conseil d’administration de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (2008-2013), membre du Comité de l’énergie atomique du Commissariat à l’énergie atomique (2009-2015), membre du conseil d’administration (2009), vice-présidente (2010) puis présidente de l’Institut national du cancer (2011-2016), présidente du collège de la Haute Autorité de santé (2016-2017)… son CV est rempli de postes de pouvoir et de puissance. On n’obtient jamais ces ouverture sans mettre un peu la morale de côté. Le nom d’Agnès Buzyn risque d’être associé au pire: sollicitée jadis par le pleutre François Hollande le pleutre, puis par le corrompu François Fillon et embauchée finalement par le… Emmanuel Macron, elle a grossi par sa présence la longue liste des arrogants qui faisaient passer leur carrière et leur idéologie populicide avant l’intérêt général et le bien public. Elle n’est malheureusement pas la seule ! Pour rappel, macabre soit-il, le covid-19 a fait 674 morts en France, 112 victimes supplémentaires en 24 heures:

La situation va continuer de s’aggraver ces prochains jours avant que les effets du confinement soient observables, indique le directeur général de la Santé Jérôme Salomon durant son point presse quotidien, dimanche.