par Laurence Remy, journaliste
Plurielle, extravagante, innovante ou tout simplement délicate, la mode chinoise dessine les silhouettes d’une féminité conquérante. Emboîtons-lui le pas pour saluer le travail de 3 créateurs ayant défilé à Paris lors de la dernière fashion week Automne/Hiver 2019.

Par ordre d’apparition: Chiatzy Chen: une nymphette gardienne des traditions (looks 1 à 3) ; Jarel Zhang: « Femme mutante » (looks 4 à 6) ; Liu Chao: Femme des années 80 (looks 7 à 9) I DR / photos à usage médiatique, attribution requise
> Chiatzy Chen: nymphette gardienne des traditions - Sa créatrice et fondatrice, Wang Chen Tsai Hai, que l’on surnomma Coco Chanel de Taiwan, rend hommage à la Maison aux femmes Hmong Miao, à l’occasion de son 41 ème anniversaire. Elle fait du porte bébé croisé, l’accessoire récurrent de sa collection AH 19.
Son égérie, telle une Alice fugueuse aux accents eighties, boots militaires aux pieds nous emporte dans un monde imaginaire, un bestiaire fantastique de la mythologie Miao où broderies en papillon et phœnix côtoient ou enlacent organza, satin et dentelle. Une collection qui se veut le prolongement mais aussi le lien avec l’héritage et l’esthétisme chinois porté par une palette aux tonalités noir d’encre ou gris bleu. Mais attention, il serait réducteur de vouloir enfermer cette collection à une simple expression de pont entre deux mondes, la chine et l’occident car la Maison Chiatzy Chen possède sa propre rythmique et son empreinte, un luxe minimaliste sui generis, où la beauté se lit dans l’infini d’un détail. Une exigence inspirée par l’art délicat du raffinement, l’occasion de nous rappeler qu’elle est la première maison chinoise à s’être installée Avenue Montaigne l’an passé.
> Jarel Zhang: Femme mutante - Ce jeune créateur, a choisi les environs de Shangaï pour implanter son studio de création, diplômé de l’université de Northumbria et du Chelsea college of Art and Design, le jeune homme associe philosophie et recherche sur les matières à son processus créatif.
Sans concession, Jarel Zhang met l’accent sur sa vision du monde et entraîne dans une époque post glaciaire où norme, genre et diktat se sont dissolus pour faire place à une génération uni sexe, à l’image de sa collection AH 19. Doudoune-cocon matelassée oversize prenant possession du corps, coupe-vent à l’allure de gilets de sauvetage, un vestiaire de l’extrême qui démontre expertise et maîtrise de la coupe ainsi que du travail de juxtaposition. Jarel Zhang tisse un cocon duveteux autour de ses créatures, fait pousser des poches zippées XXL, là où on ne les attend pas. Le détail devient intrigue, bref un vestiaire « gonflé », pour celles et ceux qui étouffent dans un monde normé, confiné. Une galactique bourrasque de liberté !
> Liu Chao: Femme des années 80 - La valeur n’attend pas le nombre des années. En témoigne le marathon prodige du jeune créateur chinois Liu Chao, amoureux de Paris, ayant d’abord étudié l’histoire de l’art à la Sorbonne et la mode au studio Berçot (2011). La Maison Lesage, symbole français et gardien de la broderie Haute couture, l’a vu grandir.
Femme des années 80… Une femme ayant réussi l’amalgame de l’autorité et du charme. Oui les égéries de Liu chao ont la carrure de leurs ambitions, son parti pris pour des vestes et manteaux épaulés donne à ses silhouettes un revival 80’S dans l’attitude. Un vestiaire construit pièce par pièce pour une femme qui assume son pouvoir et le galbe fuselé de ses jambes, le tailleur short retrouve ses lettres de noblesse, si la jambe se dénude elle est soutenue par une cuissarde aux allures de spartiates. Sa palette joue de sobriété, beige, ivoire, noir et vert forment un code couleur au ton volontairement neutre que vient bousculer une note orange mécanique. On salue l’esprit couture de la collection et une touche d’espièglerie, cousue main, qui fait mouche. Rappelons au passage que le jeune homme a travaillé pour Céline et Hermès, mais aussi cette touche d’espièglerie, cousue main, qui fait mouche.
À LIRE AUSSI












![[Green Deal] Quel monde voulons-nous rebâtir après le Covid-19 ?](../wp-content/uploads/2020/04/earth-1617121_1920-90x60.jpg)
![[Green Deal] Quel monde voulons-nous rebâtir après le Covid-19 ?](../wp-content/uploads/2020/04/earth-1617121_1920-180x120.jpg)
















![[Vins] Domaine Vidal-Fleury, ce fleuron du vignoble rhodanien](../wp-content/uploads/2020/05/Vidal-Fleury-90x60.png)
![[Vins] Domaine Vidal-Fleury, ce fleuron du vignoble rhodanien](../wp-content/uploads/2020/05/Vidal-Fleury-180x120.png)
![[Auto] Un châssis ex-Dale Earnhardt aux enchères](../wp-content/uploads/2020/05/ok1-90x60.jpg)
![[Auto] Un châssis ex-Dale Earnhardt aux enchères](../wp-content/uploads/2020/05/ok1-180x120.jpg)
![[Bourgogne de Vigne en Verre] Domaine Bitouzet Prieur: une exigence, une démarche aussi](../wp-content/uploads/2020/04/29-521-20130627_3834-90x60.jpg)
![[Bourgogne de Vigne en Verre] Domaine Bitouzet Prieur: une exigence, une démarche aussi](../wp-content/uploads/2020/04/29-521-20130627_3834-180x120.jpg)
![[Bourgogne de Vigne en Verre] Au Domaine Jean Chauvenet, finesse et fraîcheur du Pinot noir](../wp-content/uploads/2020/04/29-445-20130906_0860-90x60.jpg)
![[Bourgogne de Vigne en Verre] Au Domaine Jean Chauvenet, finesse et fraîcheur du Pinot noir](../wp-content/uploads/2020/04/29-445-20130906_0860-180x120.jpg)







