« C’est une nuit historique pour l’Argentine », a réagi le fan de Donald Trump, qui a été félicité par l’ancien président américain.
L’économiste ultralibéral Javier Milei a été élu président de l’Argentine dimanche 19 novembre après sa large victoire avec plus de 55% des voix. « C’est une nuit historique pour l’Argentine », s’est réjoui l’économiste ultralibéral, fan de Donald Trump. « C’en est fini du modèle appauvrissant de la caste, aujourd’hui nous adoptons le modèle de la liberté, pour redevenir une puissance mondiale », a ajouté cette personnalité « antisystème ».
« Je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l’Argentine à nouveau un grand pays », a écrit Donald Trump sur son réseau social Truth Social, avant la publication des résultats officiels. Milei, qui se définit comme anarcho-capitaliste a affirmé à plusieurs reprises ne pas faire « de pactes avec les communistes ». « Félicitations au peuple argentin pour la victoire de Javier Milei. L’espoir brille à nouveau en Amérique du Sud », a commenté l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro (2019-2022).
Candidat « anarcho-capitaliste » et « antisystème »
Auparavant polémiste à la télévision argentine, Javier Milei a déboulé en politique en 2021. Elu député à Buenos Aires, il a gagné rapidement en popularité grâce à ses propositions radicales et son langage strident, voire insultant. « Qu’ils s’en aillent tous, qu’il n’en reste plus un ! », scande-t-il lors de ses meetings, où il promet à ses électeurs de dégager « à coups de pied au cul » la « caste politique qui parasite » l’Argentine. Autoproclamée « anarcho-capitaliste », il se décrit comme libertarien, avec une touche libertaire. Il se dit ainsi opposé à l’avortement, mais envisage un marché de la vente d’organes.
Alors que les Argentins sont éreintés par le surendettement et la hausse des prix, Javier Milei met aussi en avant sa formation d’économiste et fait des propositions chocs. Il promet dérégulation et privatisations, un « plan tronçonneuse » dans les services publics et d’en finir avec « cette aberration appelée justice sociale, synonyme de déficit budgétaire ». Il propose également une « dollarisation » de l’économie argentine pour lutter contre l’inflation, soit le remplacement du peso, la monnaie nationale, par la devise américaine. Un projet qualifié de « mirage », au coût social et inflationniste périlleux, par 170 économistes de divers bords.
Un homme de scène, populaire sur les réseaux sociaux
Javier Milei est aussi un homme de scène. Dans ses meetings, il se décrit comme « le lion » qui va sauver l’Argentine, en référence à sa coiffure en bataille, et crie à pleins poumons son slogan choc : « Vive la liberté, bordel ! » Le candidat promet de refaire de l’Argentine une « puissance mondiale », une « terre promise » d’émigration comme au début du XXe siècle. Le rêve d’une « grandeur retrouvée » qui n’est pas sans rappeler Donald Trump, pour qui il a plusieurs fois exprimé son admiration.
L' »anarcho-capitaliste » est aussi très présent sur les réseaux sociaux, où son discours de méritocratie et de dégagisme a trouvé un écho auprès d’un électorat populaire, jeune et désabusé par les partis classiques. Par le passé, Javier Milei a également été joueur de foot et chanteur de rock, ce qu’il met en avant sur ses réseaux sociaux pour alimenter sa popularité.
Les Etats-Unis « félicitent le président-élu de l’Argentine Javier Milei pour sa victoire aux élections » de dimanche, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken saluant « la forte participation et le déroulement pacifique du scrutin ».