Ce lundi marque le début des débats à l’Assemblée nationale sur un projet de loi sensible et controversé : la fin de vie ou précisément l’euthanasie. Parmi les voix les plus critiques, celle de Jeanne-Françoise Hutin, fondatrice de la Maison de l’Europe de Rennes, s’élève avec force.
À 85 ans, elle n’hésite pas à menacer de rendre sa Légion d’honneur, reçue des mains d’Emmanuel Macron en 2019, pour manifester son opposition. Le projet de loi, qui vise à permettre une aide à mourir pour les personnes atteintes de maladies incurables, suscite un débat intense au sein de la société française.
Ses partisans y voient un progrès en matière de droits individuels et de dignité humaine, tandis que ses opposants dénoncent une atteinte aux valeurs fondamentales de la République.
Jeanne-Françoise Hutin a exprimé ses préoccupations au micro de nos confrères d’Europe 1 :
Ma conscience me pousse à poser un geste fort parce que sur le plan éthique, ce projet me semble aller tout à fait contre les lois de la République, qui est fondée sur le principe de respect de toute personne humaine
a-t-elle déclaré avec émotion.
Pour elle, l’idée de « donner la mort à des personnes en situation de faiblesse, où elles sont moins maîtresses de leur propre existence » est inadmissible et contrevient à la Déclaration des droits de l’Homme.
Mme Hutin rappelle un paradoxe historique marquant :
François Mitterrand avait retiré la peine de mort pour les gens qui avaient fait des crimes ou qui avaient fait des choses abominables. Aujourd’hui, elle s’indigne que le projet de loi concerne « nos parents, des personnes qui nous ont donné la vie, et c’est à elles que l’on va proposer la mort ».
Cette comparaison souligne l’intensité de son opposition et son souci de protéger les plus vulnérables.
Le débat sur la fin de vie touche à des questions éthiques profondes et divise non seulement les élus, mais aussi la société civile. Les défenseurs du projet estiment qu’il s’agit de respecter le choix des individus face à la souffrance insupportable, tandis que les opposants craignent des dérives et une banalisation de l’acte de donner la mort.
Alors que les discussions à l’Assemblée nationale commencent, les positions comme celle de Jeanne-Françoise Hutin illustrent l’ampleur des enjeux. Le projet de loi sur la fin de vie est loin de faire l’unanimité, et le chemin vers une éventuelle adoption s’annonce semé d’embûches.