Dans un contexte de vives tensions entre l’exécutif et les parlementaires sur la situation financière du pays, les députés Les Républicains (LR) ont annoncé le lancement d’une commission d’enquête sur les raisons de la « très forte croissance de la dette sous la présidence d’Emmanuel Macron ».
Cette décision a été confirmée par le président du groupe LR, Olivier Marleix, qui a souligné l’importance d’analyser également les conséquences de cette croissance sur le pouvoir d’achat des Français.
La commission d’enquête parlementaire, qui sera présidée par le député LR Philippe Juvin, aura pour mission d’examiner les décisions prises par le gouvernement concernant la gestion de la dette et d’interroger les personnes concernées, notamment le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et le Premier ministre Gabriel Attal, ancien ministre des Comptes publics.
Olivier Marleix a exprimé son scepticisme quant aux choix stratégiques du gouvernement, déclarant :
Il sera intéressant de savoir de quels conseils le gouvernement s’est entouré
Il a également critiqué la politique du « quoi qu’il en coûte », soulignant qu’il aurait été possible de dépenser de manière plus prudente et intelligente.
Les travaux de la commission pourraient débuter fin avril, juste avant les décisions attendues des agences de notation Fitch et Moody’s, selon une source au sein du groupe LR.
Cette initiative des Républicains intervient dans un contexte de bras de fer entre l’exécutif et les parlementaires, y compris au sein de la majorité, sur les solutions à apporter à la détérioration des finances publiques. Alors que le gouvernement maintient son objectif de ramener le déficit public en-dessous de 3% du PIB d’ici 2027, les députés de différentes sensibilités politiques divergent sur les mesures à prendre, notamment en matière de taxation des grandes fortunes.
La France a enregistré un déficit public de 5,5% du PIB en 2023, soit 15,8 milliards d’euros de plus que prévu, selon l’Insee. Pour tenter de remédier à cette situation, le gouvernement a déjà annoncé des économies de dix milliards d’euros pour 2024 et prévoit des coupes supplémentaires de 20 milliards d’euros pour 2025.
Jusqu’à présent, le gouvernement a évité de passer par un budget rectificatif qui nécessiterait l’approbation du Parlement, préférant opérer par décret. Cependant, cette stratégie pourrait être remise en question alors que l’opposition, notamment LR, réclame plus de transparence et d’engagement parlementaire dans la gestion des finances publiques.
En réponse aux pressions croissantes de l’opposition, le gouvernement a été sommé de clarifier sa politique budgétaire et de se préparer à un possible débat parlementaire sur la question. Dans cette optique, LR a également évoqué la possibilité de déposer une motion de censure du gouvernement si celui-ci ne repasse pas devant le Parlement via un budget rectificatif.