Le nombre de signalements pour des atteintes au principe de laïcité à l’école a bondi de près de 110% en un an. Une hausse marquée par la prépondérance des signalements pour port de tenues et de signes religieux en milieu scolaire.
Une nouvelle explosion des signalements. Sur une période d’un an entre juillet 2022 et juillet 2023, les atteintes à la laïcité en milieu scolaire ont bondi de 109%, selon une note du ministère de l’Éducation nationale consultée par nos confrères d’Europe 1. Le phénomène est en quasi constante augmentation depuis l’assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.
Entre avril et juillet 2023, ce sont 1.892 signalements qui ont été faits pour atteintes à la laïcité en milieu scolaire, soit 988 de plus que lors de la même période en 2022 et 1.545 de plus qu’en 2021.
Le ministère de l’Éducation nationale définit la laïcité comme étant «un principe de liberté, liberté de croire ou de ne pas croire. Elle est au fondement de notre société et de notre école qui doit préserver les élèves de tout prosélytisme idéologique, économique et religieux.»
Cinq catégories d’attentes à la laïcité
Les signalements pour atteintes à la laïcité sont détaillés en cinq catégories. «Port de signes ou de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse, contestation d’un enseignement, refus d’une activité scolaire, suspicion de prosélytisme» et une catégorie rassemblant les autres faits.
La note du ministère met en avant que la catégorie du port de signes ou de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse est celle qui rassemble le plus de signalements. Pour la période avril-juillet 2022 elle représentait 41% de ces derniers contre 49% sur la même période en 2023.
Pour cette année scolaire 2022-2023, le document détaille une augmentation constante de la part de cette catégorie dans les signalements tout au long de l’année. «Le bilan de l’année scolaire montre une augmentation de la catégorie des ports des signes et tenues de plus de 150% tout au long de l’année scolaire», peut-on lire.
Ces signalements concernent en grande partie le port de l’abaya, du kami ou du hijab, qui sont des tenues souvent associées au culte musulman. Selon le ministère de l’Éducation nationale, ce sont près de 150 établissements dans le pays qui sont concernés par cette explosion des atteintes à la laïcité.
Ce phénomène va représenter un défi pour le tout nouveau ministre, Gabriel Attal. Ce dernier a déjà fait part de sa volonté de tester l’uniforme dans les établissements publics volontaires, mais sa généralisation pourrait être un moyen de réduire les atteintes à la laïcité liées au port de tenues et signes religieux ostentatoires.