La «chambre secrète» où se cache des dizaines de dessins de Michel-Ange, à Florence, est désormais ouverte au public, pour la première fois depuis sa découverte en 1975.
Derrière ces murs aux allures de prison se cachait un trésor. Des dessins de Michel-Ange (1475-1564), datant de 500 ans et qui ont été découverts en 1975 dans les sous-sols de la Basilique de San Lorenzo, à Florence, sont désormais accessibles au public à partir d’aujourd’hui.
Cette salle regorge de nombreux croquis inscrits sur les murs. On y voit des personnages, des jambes, des profils, et notamment une esquisse qui aurait servi de brouillon à la statue de Julien de Medicis, installée sur une tombe qui se trouve dans la pièce juste au-dessus. L’accès aux visiteurs est restreint à 100 personnes par semaine. Seuls des petits groupes de quatre sont autorisés à visiter, et ne peuvent y rester que 15 minutes.
Un ensemble de chefs-d’œuvre découvert par hasard
Le docteur Paolo Dal Pogetto, qui cherchait une nouvelle sortie pour les touristes, est ainsi tombé par hasard sur cette pièce secrète, il y a près de cinquante ans. Lui et quelques collègues ont trouvé une trappe sous une armoire de la Sagrestia Nuova (Nouvelle Sacristie), une chambre réservée pour les tombes de la famille Médicis. Sous la trappe, des marches en pierre les ont conduits à cette salle mystérieuse.
Jusqu’en 1955, elle servait de stockage de charbon mou. Les croquis étaient recouverts de plusieurs couches de peinture et de saleté. Mais le docteur avait eu le pressentiment que quelque chose de précieux s’y cachait.
Au fur et à mesure que les couches de plâtres étaient enlevées, des dizaines de dessins apparaissaient, rappelant les œuvres de Michel-Ange. Cette chambre secrète est toutefois restée jusque-là interdite au public, pour des soucis de préservation.
Le refuge de Michel-Ange
Le directeur du musée des chapelles des Médicis a estimé que Michel-Ange avait dû trouver refuge dans cette pièce en 1530, fuyant la colère du pape Clément VII. À cette époque, l’artiste avait trahi la famille Médicis, apparentée au pape, en se rangeant du côté des autres Florentin qui s’opposaient à leur règne. À l’arrivée au pouvoir des Médicis, Michel-Ange, alors âgé 55 ans, avait dû se cacher jusqu’à obtenir le pardon du pape.
Aucun de ces dessins n’est signé, on ne peut donc pas prouver dans l’absolu la parenté de ces œuvres. Mais les critiques d’art ont confirmé qu’ils auraient bel et bien servi d’esquisse pour quelques projets de l’artiste.