Dans une époque où la liberté d’expression devrait être incontestable, une controverse éclate autour de l’écrivain et aventurier Sylvain Tesson. Des personnalités du monde de la culture, dont Pascal Bruckner et Luc Ferry, se lèvent pour le défendre contre les attaques provenant d’un collectif de plus de 1 200 artistes, poètes, éditeurs, libraires, et acteurs de la scène culturelle française.
La polémique a pris naissance dans une pétition publiée par le quotidien Libération le 18 janvier 2024. Les signataires de cette pétition dénoncent la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes 2024, l’accusant de représenter une « icône réactionnaire ».
Sylvain Tesson, auteur de renom, est notamment connu pour son œuvre majeure, « La Panthère des neiges », publiée en 2019 chez Gallimard et récompensée du prestigieux prix Renaudot la même année. Malgré ces succès, certains artistes estiment que ses positions politiques le rapprochent de l’extrême droite, jetant ainsi l’ombre sur son engagement en qualité de parrain du Printemps des poètes.
L’article de Libération a suscité des réactions vives de la part de personnalités telles que Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et écrivain, qui qualifie la campagne contre Tesson de « terrorisme idéologique » et de « dictature morale ». Ce débat soulève la question des excès du « wokisme », accusé de dériver vers une forme d’inquisition idéologique.
Le paradoxe réside dans le fait que ceux qui sont censés défendre les droits de l’homme et la liberté de création se retrouvent eux-mêmes accusés de censure et d’intolérance. Les critiques portent également sur le ton diffamatoire de la pétition de Libération, mettant en lumière la jalousie et l’envie présumées des signataires envers Sylvain Tesson.
Les défenseurs de l’écrivain français, parmi lesquels des personnalités éminentes telles que Luc Ferry, Pascal Bruckner, et Bernard Kouchner, rappellent l’importance de la tolérance et de la liberté d’expression. Ils s’inquiètent du glissement vers un « terrorisme intellectuel » et une « dictature morale » au sein du monde culturel français.
Si cette controverse met en évidence les défis auxquels est confrontée la liberté d’expression dans le contexte actuel, elle soulève également des questions essentielles sur la capacité de la société à tolérer des opinions divergentes voire contradictoires sans succomber à la censure et à la stigmatisation. L’affaire Sylvain Tesson pourrait bien devenir un point tournant dans le débat sur les limites de la liberté artistique et intellectuelle en France.