Le Royaume-Uni est sur la voie de devenir un pays sans tabac, après que les députés ont voté en faveur d’un projet de loi révolutionnaire. Ce texte, s’il est adopté définitivement, interdirait la vente de cigarettes aux jeunes de moins de quinze ans aujourd’hui, faisant ainsi de cette génération la première à ne jamais être légalement autorisée à acheter du tabac.
Le tabagisme, principal fléau de santé publique selon le gouvernement britannique, est responsable de près de 80 000 décès chaque année et contribue à un quart des cas de cancer mortels. Face à cette menace persistante, le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a lancé une politique radicale de lutte contre le tabagisme, malgré les divisions au sein de son propre parti.
« Protéger la prochaine génération est notre responsabilité », a déclaré la ministre de la Santé Victoria Atkins lors des débats à Westminster. Ce projet de loi vise à contrer « la tyrannie de l’addiction » créée par le tabac, selon elle.
Les chiffres du gouvernement révèlent qu’environ 12 % des jeunes Anglais âgés de 16 et 17 ans fument, et que la majorité des fumeurs ont commencé avant l’âge de 20 ans, restant ensuite dépendants toute leur vie.
Le conseiller médical en chef du gouvernement britannique, le professeur Chris Whitty, a critiqué l’industrie du tabac pour son exploitation des personnes vivant souvent dans les régions les plus défavorisées du pays.
Si le Royaume-Uni adopte ce projet de loi, il rejoindra la Nouvelle-Zélande dans la lutte contre le tabagisme, bien que ce pays ait récemment abandonné des mesures similaires. Toutefois, certains députés conservateurs, dont l’ex-Premier ministre Boris Johnson, ont critiqué le projet, arguant du respect des libertés individuelles.
Le projet de loi comprend également des mesures visant à restreindre le vapotage chez les jeunes, en régulant les arômes et en imposant des règles strictes sur la commercialisation des produits de vapotage. Cette décision fait suite à l’annonce de l’interdiction des cigarettes électroniques jetables en janvier, alors que leur popularité croissante chez les adolescents inquiète les autorités.
Si cette législation est adoptée, le Royaume-Uni deviendrait un pionnier dans la lutte contre l’une des addictions les plus nocives de notre époque, selon les experts en santé publique.