Emmanuel Macron reçoit ce lundi 12 juin le président polonais Andrzej Duda et le chancelier allemand Olaf Scholz dans le cadre du «Triangle de Weimar», un forum de coopération créé en 1991.
France, Allemagne, Pologne. Les chefs d’Etats et de gouvernement de ces trois pays vont se retrouver ce lundi à l’Elysée dans la cadre du «Triangle de Weimar», un forum de coopération créé en 1991 après la chute de l’URSS.
A l’origine, le Triangle de Weimar avait pour but de préparer l’adhésion de la Pologne – ex-république soviétique – à l’Otan (1999) et à l’Union européenne (2004). Ce format de discussion devait aussi «appuyer la réconciliation germano-polonaise, sur le modèle franco-allemand», indique la diplomatie française. Il tire son nom de la ville allemande de Weimar, où la première réunion du trio diplomatique a eu lieu.
Depuis l’adhésion de la Pologne à l’UE, le Triangle Weimar a évolué vers une enceinte de concertation en amont des négociations européennes.
Des projets communs
Le dialogue entre les trois pays a donné lieu à des réalisations communes, dans les domaines de l’éducation (master tri-national d’études européennes «Europa»), de la recherche (Fondation Genshagen), de la Culture (Prix Adam Mickiewicz) ou encore de la défense.
Ce lundi, les présidents français Emmanuel Macron, polonais Andrzej Duda et le chancelier allemand Olaf Scholz doivent se coordonner sur l’aide militaire et les garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine. Cette rencontre permettra de préparer le prochain sommet de l’Otan les 11 et 12 juillet à Vilnius ainsi que le Conseil européen des 29 et 30 juin.
La dernière réunion entre les trois dirigeants dans le format de Weimar s’était tenue le 19 février, en Allemagne, à l’occasion de la Conférence de Munich sur la Sécurité.
Des « garanties de sécurité » pour Kiev
Emmanuel Macron s’entretiendra d’abord en bilatérale avec Andrzej Duda, dont le pays est l’un des plus fermes dans le soutien à l’Ukraine face à l’offensive russe et dans la dénonciation des menaces russes en Europe.
Les trois dirigeants évoqueront ensuite ensemble, lors d’un dîner, «la nécessaire coordination européenne dans l’assistance militaire à apporter à l’Ukraine pour lui permettre de mener à bien sa contre-offensive ainsi que dans l’assistance humanitaire, notamment suite à l’attaque du barrage de Kakhovka», a indiqué l’Elysée.
«Il sera également question des garanties de sécurité qui pourront être apportées à l’Ukraine, dans la durée, afin de garantir sa souveraineté et son intégrité territoriale», a ajouté la présidence française.
Emmanuel Macron appelle à accorder des garanties de sécurité robustes à l’Ukraine lors du sommet de l’Otan, en attendant son adhésion à l’Alliance, qui paraît improbable tant que Kiev sera en guerre avec la Russie. Les Occidentaux redoutent qu’une entrée immédiate de l’Ukraine dans l’Otan ne conduise à une nouvelle escalade en raison de l’engagement militaire automatique qu’impliquerait l’article 5 de l’Alliance envers Kiev et donc contre la Russie.