Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale (DGPN), a déclaré dans un entretien au Parisien souhaiter la libération du policier de la BAC de Marseille, dont l’incarcération depuis vendredi a suscité un mouvement de colère des syndicats.
Le patron de police est contre la détention provisoire du policier de la BAC de Marseille. Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, s’est exprimé dans Le Parisien, alors que la colère gronde au sein des policiers de la BAC, après la mise en examen de quatre fonctionnaires pour violences policières, en marge des émeutes du mois de juillet. L’un d’eux a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire d’Aix-Luynes.
«Le savoir en prison m’empêche de dormir», a déclaré Frédéric Veaux. «De façon générale, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail», ajoute Frédéric Veaux.
«Mais la justice ne cède jamais à la pression médiatique ou de la rue, elle traite les dossiers. L’émotion et la colère passées, il faut se donner les moyens techniques et judiciaires pour que ce fonctionnaire de police retrouve la liberté», ajoute le DGPN.
De son côté, Laurent Nuñez, préfet de Police de Paris, a également affirmé son soutien au fonctionnaire : «Je partage les propos du DGPN». Il a aussi exprimé sa fierté «d’avoir été préfet de Police des Bouches-du-Rhône».
Je partage les propos du DGPN.
— Laurent Nuñez (@NunezLaurent) July 23, 2023
Fier d’avoir été préfet de Police des Bouches-du-Rhône et aujourd’hui à la tête des 30 000 policiers de Paris et de l’agglomération parisienne. https://t.co/vD0NZYDxmA
Trois policiers mis en examen pour violences en réunion
Trois autres fonctionnaires des BAC Sud et centre de Marseille, ont été mis en examen dans la nuit de jeudi à vendredi pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, et placés sous contrôle judiciaire.
La victime, Hedi, un jeune homme de 21 ans blessé et hospitalisé dans la nuit du 1er au 2 juillet, a expliqué avoir été passé à tabac par un groupe de quatre à cinq personnes qu’il avait identifiées comme des policiers de la brigade anticriminalité, après avoir reçu un tir de LBD dans la tempe. Le centre de Marseille et ses rues commerçantes ont été le théâtre d’émeutes urbaines après la mort de Nahel, un adolescent tué à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier.
Le patron de la police s’est déplacé samedi à Marseille pour rencontrer les effectifs très remontés contre ce placement en détention provisoire de leur collègue. Selon une source syndicale, plusieurs centaines de policiers marseillais se sont mis en arrêt maladie. D’autres ont répondu à l’appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en «code 562», un jargon policier qui signifie qu’ils n’assument plus que les missions d’urgence et essentielles.
«Je n’ai pas de chiffres précis sur les arrêts maladie, ils nous parviennent ultérieurement. Mais, effectivement, la situation est toujours compliquée sur Marseille. Ces arrêts maladies ne s’étendent pas au reste du territoire, même s’il existe des mouvements de solidarité», souligne Frédéric Veaux.