Alors que 2023 touche presque à sa fin, cette année a été marquée par la multiplication des affaires judiciaires ayant affecté la société française, allant de l’accident de Pierre Palmade le 10 février dernier jusqu’à la disparition de Lina en septembre.
À l’heure où 2024 s’approche à grands pas, l’actualité judiciaire a été riche en 2023 et de nombreuses affaires ont fait la Une des journaux cette année, occupant par la même occasion les conversations des Français à la maison, dans les transports, au travail ou encore dans la rue.
Affaire Palmade
Il s’agit, là, de l’une des affaires les plus marquantes de l’année en cours. Les faits remontent au 10 février dernier au soir. Pierre Palmade, au volant d’une voiture, a provoqué un tragique accident de la route en Seine-et-Marne. Il conduisait sous l’emprise de plusieurs drogues. Cette nuit-là, on dénombrait trois victimes. Il s’agissait d’un homme, de son fils et de sa sœur enceinte. L’enfant avait subi de multiples fractures à la tête tandis que le père avait été grièvement blessé. La sœur, elle, avait malheureusement perdu l’enfant qu’elle portait.
À la suite de ce drame, Pierre Palmade avait été mis en examen pour homicide et blessures involontaires par conducteur ayant fait usage de stupéfiants en état de récidive. Incarcéré et placé sous contrôle judiciaire, il avait par la suite été hospitalisé dans un centre de soin bordelais afin de traiter ses addictions.
En liberté conditionnelle à Bordeaux, Pierre Palmade a néanmoins créé la polémique à l’été 2023. Samedi 24 juin, l’humoriste était apparu dans une boîte de nuit bordelaise et les extraits avaient suscité la colère des internautes, indignés de le voir faire la fête alors qu’il était sous contrôle judiciaire dans le cadre de ce tragique accident de voiture.
Pour l’heure, une question se pose toujours. L’enfant de la passagère est-il né avant de décéder ou est-il mort avant l’accouchement pratiqué en urgence ? La réponse à cette question pourrait en effet entraîner l’abandon des charges pour «homicide involontaire» contre l’humoriste.
En effet, le 21 septembre dernier, une source proche du dossier avait fait savoir à CNEWS que le bébé de la passagère serait mort avant l’accouchement selon une expertise médicale menée par un médecin légiste, un pédiatre des hôpitaux et un médecin néonatalogue, tous agréés par la Cour de cassation. Tous les trois avaient estimé que le bébé était viable à la naissance, ils considèrent toutefois que «l’état clinique observé chez l’enfant immédiatement après son extraction du corps utérin maternel est clairement et indiscutablement celui d’un état de mort constituée : pas de réactivité motrice, pas de mouvement spontané réflexe de respiration (…)».
Mort de Nahel
Ce fait divers a entraîné une vague de violence inédite dans l’Hexagone. À l’origine de cet embrasement, la mort de Nahel, adolescent âgé de 17 ans, tué par balle le 27 juin dernier à Nanterre (Hauts-de-Seine) à la suite d’un contrôle de police. D’après le policier, accusé d’être à l’origine du tir, son geste s’explique par «la volonté d’éviter une nouvelle fuite du véhicule, la dangerosité du comportement routier du conducteur – induisant chez le policier la peur que quelqu’un soit renversé – la crainte d’être percuté par le véhicule à son redémarrage», et «la peur de voir son collègue plus avancé dans l’habitacle du véhicule, blessé par le mouvement de cette voiture», avait-il listé lors de sa garde à vue.
Cet événement avait déclenché une semaine de contestation inédite notamment dans la banlieue parisienne, scindant par la même occasion la France en deux camps opposés sur le terrain des valeurs et dans la rue et fragilisant l’équilibre de la République. Les émeutes ont même dépassé celles de 2005 à la suite de la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois. Le bilan de cette vague de violence est très lourd. Au 7 juillet, on dénombrait 3 morts du côté des civils, à savoir deux manifestants et Nahel, 700 blessés chez les forces de l’ordre, plus de 5.000 véhicules incendiés, plus de 1.000 bâtiments dégradés et plus de 3.000 interpellations.
Et ce n’est pas tout. Car hormis le contexte de violences urbaines, la mort de Nahel avait aussi fait l’objet de récupération politique. La gauche avait considéré que le mal est profond et est ancré dans l’institution policière. Certains politiciens issus de la Nupes avaient refusé «d’appeler au calme» réclamant plutôt une refonte totale de la police, afin d’en redéfinir le cadre de travail et les prérogatives, rappelant qu’il s’agit d’un organe destiné à la «protection du peuple» et déplorant une mainmise de l’extrême droite sur l’institution.
A droite, les élus avaient pour leur part insisté sur la dangerosité présumée de l’adolescent, qui avait multiplié les infractions routières avant le contrôle. Ils avaient ainsi réclamé la protection des forces de l’ordre à travers la mise en place de la présomption de légitime défense.
Disparition d’Emile
Au cours de l’été 2023, une actualité a envahi les chaînes de télévision et la presse écrite : il s’agit de la disparition du petit Emile, 2 ans et demi, au soir du 8 juillet dans le petit village du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où il passait ses vacances chez ses grands-parents. Le 12 juillet, une enquête préliminaire avait été ouverte. Celle-ci a par la suite basculé sur une qualification criminelle d’enlèvement et de séquestration.
Durant plus de cinq mois, les recherches se sont poursuivies sans interruption. Mais en réalité, l’enquête piétine et aucune trace du petit garçon n’a été retrouvée à l’heure actuelle. Pourtant, plusieurs pistes ont été évoquées par les autorités. Un jeune homme avait même été auditionné à plusieurs reprises, en raison de sa façon particulière de conduire les tracteurs, alternant les excès de vitesse et les sorties de route, ce qui aurait pu provoquer un accident avec le petit Emile.
Plusieurs perquisitions ont également été menées, notamment au domicile des grands-parents maternels d’Emile, sans aucun succès. Plusieurs prélèvements génétiques avaient été effectués, avec des saisies de matériel informatique, qui «n’ont débouché sur aucune découverte décisive et sur aucune mesure de garde à vue», avait déclaré Jean-Luc Blachon, procureur de la République à Aix-en-Provence. Jusqu’à présent, toutes les pistes restent envisageables et aucune garde à vue n’a eu lieu.
Disparition de Lina
Une affaire judiciaire toujours en cours en cette fin d’année 2023. Il s’agit de la disparition de Lina, 15 ans, dans le Bas-Rhin le 23 septembre dernier, dont la trace a été perdue à trois kilomètres de son domicile, situé à Plaine. Depuis trois mois, l’adolescente n’a toujours pas donné le moindre signe de vie.
Bien que le mystère entourant cette disparition continue à planer, les investigations des gendarmes ont permis d’identifier le lieu ainsi que l’heure approximative de la «volatilisation» de la jeune fille. En octobre dernier, le parquet de Strasbourg avait ouvert une information judiciaire «contre X» pour «enlèvement et séquestration non suivi d’une libération volontaire de plus de sept jours».
Malgré les différentes battues et fouilles opérées au début de l’enquête, aucun indice matériel n’a pu être découvert concernant la disparition de Lina. Les auditions menées auprès des proches de la jeune fille de 15 ans, que ce soit dans son milieu familial ou amical, avaient uniquement permis d’écarter la piste d’une disparition volontaire, un temps suspectée par les forces de l’ordre. Tout comme Emile, des perquisitions ont été effectuées, en vain. Aussi, aucune garde à vue n’a eu lieu.