C’est une activité illégale, moins audacieuse qu’une attaque de fourgon blindé, moins risqué que du trafic de drogue. Le vol d’huile de friture usagée est devenu bien profitable. Il est même devenu la spécialité d’un réseau mafieux international démantelé récemment par les gendarmes. L’opération porte le nom « Tournesol 28 ».

Tout commence dans des enseignes de restaurations rapides où l’huile de friture est indispensable et utilisée en quantité. Depuis des années, l’une d’entre elles la recycle en biocarburants et la revend à une société spécialisée qui la récupère dans une cuve située sous le restaurant. Mais ces derniers mois, des malfrats sont venus la nuit se brancher à un tuyau pour la pomper et la voler.
Les voleurs, d’origine bulgare, ne vont pas se limiter à ce restaurant. Ils sévissent dans au moins une cinquantaine d’autres enseignes à travers tout le pays. L’un de ces malfaiteurs, arrêté en flagrant délit, a avoué aux enquêteurs qu’il devait livrer le liquide dans un entrepôt. Sur place, les gendarmes n’en reviennent pas en visionnant les images captées par des caméras de vidéosurveillance. Des centaines de tonnes d’huile volée transitent par cet entrepôt.
Depuis quelques années, le marché de l’huile de friture usagée s’est solidement structuré. En juillet 2022, le prix de rachat de ce liquide devenu bien précieux dépassait 1 500 euros la tonne, selon Le Monde qui rappelle que ces prix « s’élevaient à 0 euro en 2007, à 300 euros en 2012, à 450 euros en 2018, à 900 euros en 2019, à 1 200 euros en 2021 ».