Après une nuit marquée par des émeutes meurtrières en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a convoqué en urgence un Conseil de défense et de sécurité nationale mercredi. Au cœur des troubles persistants se trouvent une révision constitutionnelle controversée et une situation économique particulièrement précaire. Cependant, un enjeu décisif alimente également les tensions : l’avenir de l’industrie du nickel, pilier économique de l’archipel.
Le secteur du nickel emploie entre 10 000 et 15 000 personnes en Nouvelle-Calédonie, soit environ 5% de la population totale de 269 000 habitants. Avec 20% des réserves mondiales de ce métal précieux dans son sol, l’archipel joue un rôle majeur sur la scène internationale de l’industrie minière.
Trois sites de production exploitent ces ressources naturelles stratégiques, mais leur avenir est désormais incertain. Didier Julienne, président de la société Commodities & Resources, explique :
Chacun des sites est confronté à des difficultés, notamment en raison du manque de rentabilité. Les coûts de production élevés et la concurrence croissante, notamment de la part de géants comme l’Indonésie, mettent en péril l’avenir de ces usines.
En effet, l’Indonésie a considérablement augmenté sa production de nickel, surpassant de loin la Nouvelle-Calédonie en termes de volume et de coûts de production. Cette concurrence féroce met en lumière les défis auxquels est confrontée l’industrie minière mondiale, avec des pays comme l’Australie et le Brésil également touchés par des pressions similaires liées aux coûts de la main-d’œuvre.
L’incertitude entourant l’avenir de l’industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie alimente les tensions sociales et politiques dans l’archipel. Alors que les manifestations et les émeutes continuent de secouer la région, le gouvernement français se trouve confronté à un défi de taille pour assurer la stabilité économique et sociale de ce territoire d’outre-mer sclérosé par la violence.