Lors de sa visite sur le chantier de la cathédrale vendredi, Emmanuel Macron pourra constater l’avancée de la construction de la flèche, qui culmine désormais à 96 m.
Retrouvera-t-elle toute sa superbe d’ici 365 jours ? C’est en tout cas ce que souhaite Emmanuel Macron, qui se rendra sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Paris ce vendredi 8 décembre. Un an jour pour jour avant la réouverture du monument, dont la date a été fixée par le chef de l’État lui-même, l’édifice reste enserré dans son échafaudage, et les travaux sont loin d’être terminés.
« Nous sommes dans les temps, nous sommes confiants et déterminés », a indiqué récemment sur BFM Business Philippe Jost, haut fonctionnaire chargé de la reconstruction et ancien bras droit de Jean-Louis Georgelin, décédé accidentellement cet été. « Mais ça reste une bataille de tous les jours, comme aurait dit le général Georgelin ! »
Le coq doit encore être « béni »
La première « bataille » est celle de la reconstruction de l’emblématique flèche de la cathédrale, conçue par Viollet-le-Duc, un architecte du XIXᵉ siècle. Le nouvel ouvrage sera « identique » au précédent, a promis à plusieurs reprises Emmanuel Macron. Et en quatre ans et demi, cette partie du chantier a plutôt bien avancé. Depuis le 28 novembre, les Parisiens ont même pu remarquer que le sommet d’une flèche dépassait l’échafaudage.
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, Notre-Dame a même retrouvé sa croix ce mercredi 6 décembre. Cet élément de 8 m a permis à la flèche d’atteindre la taille de son prédécesseur, soit 96 m. Prochaine étape, désormais : la construction de la « charpente en bois de chêne massif de la flèche » qui sera terminée avant la fin de l’année, a détaillé Philippe Jost. Puis, en 2024, viendra « la couverture en plomb » pour « que l’échafaudage, qui masque en bonne partie la flèche, puisse redescendre », a-t-il poursuivi sur BFM Business.
Un élément manque encore à cette flèche : un coq, qui n’était pas encore visible sur le dessus de la croix mercredi. Il « n’a pas encore été replacé », selon l’Élysée, qui a précisé qu’il sera « béni » dans les jours qui viennent, « au cours d’une cérémonie distincte de la visite » du chef de l’État. « C’est un coq nouveau », le « coq rescapé des flammes (ayant) vocation à être exposé » dans un futur musée.
Le plomb, la question qui fâche
Malgré cette avancée dans les travaux, une question pollue toujours les débats : l’utilisation du plomb, comme pour la toiture d’origine. Après l’incendie en 2019, des particules de ce métal toxique s’étaient répandues sur le parvis de la cathédrale et avaient fait craindre une pollution d’ampleur aux alentours de l’édifice. Et comme l’explique France culture, le seul ruissellement des eaux de pluie sur le futur toit de la cathédrale inquiète. Le Haut conseil de la santé publique a ainsi estimé que 21 kg de plomb par an seraient rejetés via les eaux coulant sur la toiture de Notre-Dame.
« Des mesures rigoureuses ont été prises sur le chantier pour éviter le risque sanitaire et d’autres le seront à l’avenir pour empêcher les eaux de ruissellement de polluer l’environnement », a répliqué sur ce point Philippe Belaval, conseiller culture de l’Élysée, dans les colonnes de Sud-Ouest.
Des vitraux modernes dans la nef ?
Deuxième étape de sa visite ce vendredi, Emmanuel Macron se rendra dans la nef et le chœur de Notre-Dame. Ici, il donnera « son sentiment sur le pré rapport qu’il a reçu sur la possibilité de créer un musée Notre-Dame », ajoute la présidence auprès de nos confrères du Parisien.
Le président profitera aussi d’être au cœur de la cathédrale pour répondre à l’archevêque de Paris, Monseigneur Laurent Ulrich, qui a réclamé dans une lettre adressée à Emmanuel Macron la création de « vitraux contemporains » dans l’une des chapelles de Notre-Dame. Ces vitraux viendraient remplacer d’anciennes œuvres de Viollet-le-Duc dans l’une des chapelles latérales de la nef, précise RTL.
Toujours à l’intérieur du bâtiment, l’installation du mobilier liturgique est prévue « dans le courant de l’automne 2024, juste à temps pour la réouverture ». 1 500 chaises design ajourées en chêne massif devraient pour leur part arriver dans le courant du dernier trimestre 2024. Mais d’autres travaux seront loin d’être finis pour la réouverture le 8 décembre 2024. Comme le mentionne FranceInfo, la restauration des arcs-boutants de la nef et du chœur ne sera pas achevée avant 2029-2030, selon l’Élysée.