L’équipe de France féminine de handball a dominé la Norvège en finale du Mondial 2023 (31 – 28). En s’imposant face aux championnes du monde en titre, les Bleues décrochent une troisième étoile, après leur sacre en 2003 et 2017. La France confirme sa victoire lors des derniers Jeux olympiques.
Elles étaient venues s’étalonner, elles sont reparties avec l’or : les handballeuses françaises ont décroché leur troisième titre mondial à sept mois des Jeux olympiques de Paris après un parcours parfait conclu en beauté face à la reine Norvège (31-28) dimanche à Herning (Danemark).
Vingt ans après leur premier sacre planétaire, six ans après leur deuxième et un an et demi après le titre olympique décroché à Tokyo, les Bleues installent un peu plus la France au sommet du handball, où trônait jusqu’à présent les Norvégiennes.
Aucune défaite en 2023
Doubles championnes d’Europe et championnes du monde en titre, les Scandinaves n’ont cette fois pas pu briser les rêves de gloire des Françaises, comme elles l’avaient fait en finale de l’Euro-2020 (22-20), du Mondial-2021 (29-22) et en demi-finales de l’Euro-2022 (28-20). Deux victoires en une semaine contre la bande de Stine Oftedal, après celle acquise dimanche dernier en conclusion du tour principal (24-23), à Trondheim devant le public norvégien : cette équipe de France millésime 2023, qui n’a pas perdu un seul match de l’année, était intouchable.
Elle était pourtant arrivée en Scandinavie il y a trois semaines avec pour seul objectif affiché de mesurer ses progrès avant le grand défi de la défense du titre olympique à Paris l’année prochaine. Elles voulaient aussi ouvrir le chantier du jeu offensif, défaillant à l’Euro l’an passé face aux Norvégiennes qui avaient mis en lumière un point faible traditionnel des Bleues, reparties de Slovénie pleines d’amertume.
Sako au relais
Un an plus tard, les larmes de Ljubljana sont séchées et elles ont ajouté une corde à leur arc. Ainsi qu’un titre à leur collection. Elles s’appuient toujours sur une défense féroce et organisée, malgré l’absence de sa patronne depuis dix ans, Béatrice Edwige, écartée pour laisser place à la jeunesse. Cette arme a fini par user les Norvégiennes de Henny Reistad (5/6) au cours d’une seconde période beaucoup moins enlevée que la première (20-17 à la mi-temps), où la France a tenu bon après avoir senti revenir dans sa nuque le souffle de Katrine Lunde et de ses équipières (26-25, 49e).
Elle aurait pu par ailleurs s’éviter des sueurs froides en fin de match si Alicia Toublanc avait conclu sa contre-attaque dans les filets et non sur la barre à six minutes de la fin sur une balle de +5 (29-25). Les Bleues semblent encore plus efficaces sur contre-attaques, leur autre garantie décennale. Comme celle conclue par la capitaine Estelle Nze Minko, après avoir elle-même intercepté la balle, pour créer un premier écart en fin de première période (17-14, 24e). Et elles ont progressé sur attaques placées, donc, à l’instar de cette action d’école pour décaler Chloé Valentini sur son aile gauche (24-21, 37e).
Grandveau en héroïne
Ce troisième titre est aussi celui d’un groupe très homogène, où quasiment chaque joueuse a apporté sa pierre. Laura Glauser avait brillé depuis une semaine dans le but ? Dimanche, le flambeau a été repris par Hatadou Sako (4 arrêts sur 16 tirs dont un pénalty), entrée en seconde période et qui a fermé la boutique en détournant un tir de Skogrand à deux minutes de la fin. Sarah Bouktit, 21 ans, a elle parfaitement pris le relais dans l’exercice des penalties (2/3), alors que Léna Grandveau (5/6), un an de moins, a livré une fin de match étincelante.
Formée comme demi-centre, la Nantaise a remplacé au pied levé Laura Flippes, qui a reçu un coup en première période, au poste d’arrière droite alors qu’elle est droitière – et dispose donc d’un angle de tir moindre. Avec l’insouciance de ses 20 ans, Grandveau a inscrit les quatre derniers buts des Bleues dans une « Boxen » de Herning tout de rouge vêtues aux couleurs du Danemark et de la Norvège voisine.
Sur le terrain de laquelle les Françaises se sont ruées au coup de sifflet final pour célébrer un troisième titre mondial qui brille d’un éclat particulier vingt ans après le premier et à sept mois des Jeux olympiques de Paris.