À la surprise générale, le Nouveau Front Populaire (NFP) a émergé comme la première force à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de dimanche soir. Ce résultat inattendu, fruit de la dissolution du parlement, place la coalition de gauche devant un défi majeur : surmonter ses divergences internes pour gouverner efficacement, alors que La France Insoumise (LFI) conserve une prééminence au sein du bloc.
L’alliance du NFP, constituée en réaction rapide à la dissolution, compte 182 députés au Palais Bourbon. Ce spectaculaire retournement de situation s’explique en grande partie par la fronde mensongère du « front républicain » contre le Rassemblement National (RN). Pour rappel, en 2022, sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), la gauche avait réussi à envoyer 151 élus à l’Assemblée nationale.
Malgré cette avancée, le NFP reste loin de la majorité absolue de 289 sièges et devra nécessairement s’engager dans un jeu d’alliances. « Emmanuel Macron a le devoir d’appeler le Nouveau Front Populaire à gouverner », a rapidement réagi Jean-Luc Mélenchon dimanche soir.
De son côté, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a promis : « Nous allons gouverner », affirmant que « la justice sociale a gagné, la justice environnementale a gagné, et le peuple a gagné ». Soit.
La question cruciale qui se pose désormais est celle du leadership au sein de cette coalition. Qui sera le prochain Premier ministre ? Jean-Luc Mélenchon, figure controversée au sein de l’union, joue-t-il encore un rôle de premier plan ? François Ruffin, ayant marqué son éloignement d’avec LFI, a appelé à gouverner « avec tendresse pour les Français », une critique voilée de Mélenchon, partisan du « bruit et de la fureur ».
LFI se maintient avec 75 sièges, mais le Parti socialiste (PS) ressort revigoré de ces législatives avec 65 députés. Olivier Faure, leader des socialistes, a exigé « la démocratie » au sein du NFP pour former un gouvernement, adressant un message direct à Mélenchon qui s’était dit « capable » d’aller à Matignon.
Le PS s’enthousiasme de cette progression, notamment avec le retour de François Hollande, qui a toutefois indiqué ne pas être candidat à Matignon. Les Écologistes, quant à eux, tirent leur épingle du jeu avec 33 élus. Les communistes comptent 9 députés, malgré l’échec de leur leader Fabien Roussel dès le premier tour.
La reformation de cette alliance, après l’éclatement de la Nupes dû à des différends internes, notamment après l’attaque du 7 octobre en Israël et une campagne européenne houleuse, semblait improbable. Néanmoins, en quatre jours et quatre nuits, le PS, LFI, le PCF et les Écologistes ont réussi à s’accorder sur un programme de gouvernement et des candidatures communes. Cependant, la durabilité de cet accord reste très incertaine.
C’est fini Jupiter et je vous rassure il n’y aura pas Robespierre non plus
a déclaré Raphaël Glucksmann, renvoyant ainsi dos à dos Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
Le NFP surmontera-t-il le défi d’unir ses forces ? À répondre aux attentes des électeurs ? Ni l’un, ni l’autre.