Depuis des années, l’abstention des électeurs français constitue un problème préoccupant. Notamment à Marseille, la seconde ville de France.
Lors des dernières élections européennes, près de 50,89% des électeurs de Marseille n’ont pas exercé leur droit de vote, un chiffre bien au-dessus de la moyenne nationale de 47,2%. À Marseille, la défiance envers la classe politique nationale et locale semble être la principale cause de cette forte abstention.
Si j’avais voté, j’aurais voté blanc. Moi, je me dis, à quoi ça sert ? Blanc c’est pas considéré comme une voix. Que je sois là ou que je ne sois pas là, c’est pareil. Le problème, c’est que je n’ai pas confiance dans les politiques. Les Payan, Roubache et Vassal… Qu’ils aillent au diable
explique un Marseillais. Cette désillusion envers les politiciens est un sentiment partagé par beaucoup dans la Cité phocéenne.
Cependant, certains habitants expriment leur désaccord avec cette apathie électorale :
Il faut que les gens votent. Après, comme je vous dis, celui qui ne vote pas, il ferme sa gueule
déclare une passante, résumant un point de vue plus sévère sur la responsabilité citoyenne.
Pour d’autres résidents de Noailles, la situation est plus nuancée :
Je pense qu’ils n’y croient plus vraiment. Quand on vote, rien ne change. Chaque élection est importante mais là je pense que l’heure est grave. Le bulletin de vote est le seul moyen de faire entendre notre voix
souligne une habitante du quartier. Ce sentiment d’impuissance face aux résultats électoraux contribue largement à la démobilisation des électeurs.
À l’approche des prochaines élections législatives anticipées, on observe cependant une remobilisation parmi les électeurs français. La montée en puissance des extrêmes, avec le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire, semble inciter les citoyens à se mobiliser pour faire barrage à l’un ou l’autre de ces mouvements.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, le nombre de procurations à dix jours du scrutin a augmenté par rapport à 2022, avec 1 055 067 procurations déjà enregistrées au 20 juin. Ces chiffres suggèrent une possible baisse de l’abstention, par rapport aux 54,5% enregistrés il y a quatre ans.
Pour rappel, les élections législatives se dérouleront ce dimanche 30 juin et le 7 juillet prochains. Selon un récent sondage Ipsos réalisé pour Le Parisien et Radio France, le Rassemblement national et ses alliés de droite menés par Éric Ciotti dominent les intentions de vote pour le premier tour des législatives avec 35,5%. Ils sont suivis par le Nouveau Front populaire avec 29,5%, tandis que le camp macroniste est relégué à seulement à 19,5%. Le sondage prévoit également une augmentation significative de la participation électorale par rapport à 2022, passant de 47,5% à une fourchette de 60 à 64% des Français déclarant leur intention de voter.