Le rideau est tombé sur le 77e Festival de Cannes. Une édition marquée par des surprises et des distinctions méritées, avec la Palme d’or décernée à Sean Baker pour son film « Anora ». Une consécration inattendue pour ce réalisateur américain, connu pour son regard incisif et original sur les marges de la société.
Peu de festivaliers s’attendaient à voir « Anora » trôner au sommet du palmarès. Le film raconte l’histoire d’Anora, donc, une escort girl dont un milliardaire russe tombe éperdument amoureux.
Projeté en milieu de festival, le film avait reçu un accueil mitigé, mais le jury, présidé par Greta Gerwig, a choisi de couronner ce conte moderne. George Lucas, légende du cinéma, a remis le prestigieux trophée à Sean Baker, soulignant ainsi l’originalité et la finesse de son œuvre.
Le Grand Prix pour « All We Imagine as Light » de Payal Kapadia
Le Grand Prix, souvent considéré comme le coup de cœur du jury, a été attribué à la réalisatrice indienne Payal Kapadia pour « All We Imagine as Light ». Ce film explore la quête d’indépendance de deux femmes dans une société patriarcale, une œuvre révolutionnaire par son discours féministe en Inde. Kapadia avait déjà marqué les esprits en 2021 avec « Toute une nuit sans savoir ».
Jacques Audiard, coup de cœur du jury pour « Emilia Perez »
Jacques Audiard, habitué de la Croisette, a reçu le Prix du Jury pour « Emilia Perez », un film poignant sur la transsexualité. Déjà récompensé par la Palme d’or en 2015 pour « Dheepan », Audiard continue d’explorer des thèmes audacieux et contemporains. « Emilia Perez » a également valu à ses trois actrices, Selena Gomez, Karla Sofia Gascon et Zoe Saldana, un Prix d’interprétation féminine collectif, un honneur rare et significatif.
Le prix de la mise en scène pour Miguel Gomes
Le réalisateur portugais Miguel Gomes a été distingué pour la mise en scène de « Grand tour ». Alternant noir et blanc et couleurs, et jouant avec différents formats d’image, Gomes a captivé le jury avec cette histoire se déroulant en Birmanie en 1917. Son audace visuelle et narrative a été saluée, consolidant sa réputation de cinéaste innovant.
« Les Graines du figuier sauvage » de Mohammad Rasoulof, Prix spécial du Jury
Mohammad Rasoulof, souvent acclamé à Cannes, a reçu le Prix spécial du Jury pour « Les Graines du figuier sauvage ». Ce thriller politique, critique acerbe du régime iranien, a profondément marqué les spectateurs. Rasoulof, exilé pour présenter son film, a livré une œuvre puissante et sans concession.
Le Prix d’interprétation masculine pour Jesse Plemons
Jesse Plemons a été couronné pour sa performance dans « Kinds of Kindness » de Yorgos Lanthimos. Le film, structuré en trois récits distincts, a mis en valeur le talent caméléon de Plemons, contribuant à l’éclat de cette édition du festival.
Le Prix du scénario pour « Substance » de Coralie Fargeat
La Française Coralie Fargeat a été récompensée pour le scénario de « Substance », une œuvre fantastique mettant en scène Demi Moore et Margaret Qualley. L’originalité du sujet et la maîtrise narrative ont impressionné le jury, soulignant le talent de Fargeat sous pavillon américain.
La Caméra d’or pour « Armand » de Halfdan Ullmann Tøndel
La Caméra d’or, récompense prestigieuse pour un premier film, a été attribuée à Halfdan Ullmann Tøndel pour « Armand ». Ce film norvégien, projeté à Un certain regard, explore les dynamiques complexes entre parents et enfants dans un contexte scolaire tendu.