Les Français continuent de souffrir d’un manque d’activité physique, un problème particulièrement préoccupant chez les femmes, les personnes âgées et celles avec un niveau d’éducation inférieur, révèle une étude récente de Santé publique France.
Selon l’étude publiée cette semaine, moins des trois quarts des hommes (72,9%) et un peu plus de la moitié des femmes (59,3%) âgés de 18 à 85 ans atteignent les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière d’activité physique. Ces recommandations stipulent qu’il faut effectuer au moins 150 à 300 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou 75 à 150 minutes d’activité intense chaque semaine, en plus de renforcement musculaire au moins deux fois par semaine. Pourtant, seulement 31,1% des hommes et 20,2% des femmes en France respectent ces objectifs de renforcement musculaire.
En parallèle, la sédentarité progresse. Plus d’un adulte sur cinq en France passe plus de sept heures par jour assis, et près de 39% passent plus de trois heures par jour devant un écran pour leurs loisirs. Bien que plus de 90% des adultes se lèvent au moins toutes les deux heures en cas de position assise prolongée, cela ne suffit pas à compenser les effets délétères d’une sédentarité prolongée.
L’étude met en lumière des disparités socio-démographiques importantes. L’âge et le niveau d’éducation sont des facteurs déterminants dans les niveaux d’activité physique et de sédentarité. Les personnes ayant un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat sont moins susceptibles d’atteindre les recommandations d’activité physique. Pour les hommes, le chômage réduit l’activité physique, tandis que chez les femmes, la vie en couple avec des enfants diminue la probabilité d’atteindre les recommandations.
La Bretagne et l’Occitanie affichent des niveaux d’activité physique supérieurs à la moyenne nationale, contrairement à l’Île-de-France et au nord-est de la France.
croissants pour promouvoir le sport-santé, l’absence d’évolution positive, surtout chez les femmes, souligne la nécessité d’adopter une approche systémique pour encourager un mode de vie actif. Les auteurs de l’étude appellent à des mesures favorisant les modes de vie actifs dans les agglomérations, à rendre les environnements plus attractifs et dynamiques, en particulier pour les jeunes, et à créer des alternatives au travail sédentaire prolongé.
Pour combattre la sédentarité, il est conseillé de se lever et de marcher toutes les deux heures. Des recherches récentes suggèrent que des interruptions plus fréquentes, toutes les 20 minutes, sont encore plus bénéfiques. Fractionner le temps sédentaire, intégrer des pauses actives dans les routines quotidiennes, et remplacer le temps assis par des mouvements ou la station debout sont des mesures efficaces.
Avec la promotion de l’activité physique et sportive comme « grande cause nationale » en 2024, année des Jeux olympiques et paralympiques, les auteurs de l’étude espèrent que de nombreuses initiatives verront le jour. Cependant, ils soulignent l’importance d’inclure l’ensemble des territoires et de la population pour garantir que cet élan perdure dans le temps.