Selon les informations recueillies par nos confrères d’Europe 1, 187 homicides volontaires et tentatives d’homicide volontaire entre délinquants ont été constatés au premier semestre en France, contre 106 en 2022, soit une augmentation de plus de 76%.
Les forçats du trafic de stups trinquent quand les donneurs d’ordre peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Si le nombre de règlements de compte entre membres de la grande criminalité organisée est plutôt stable au premier semestre, celui des meurtres et tentatives entre délinquants explose.
Ces éléments statistiques sont compilés chaque année par l’office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO). Ces enquêteurs spécialisés ont dénombré sur les six premiers mois de l’année 187 homicides volontaires et tentatives d’homicide volontaire entre délinquants de droit commun, contre 106 en 2022, sur la même période. Au total, 277 victimes sont à déplorer. Parmi elles, 51 ont trouvé la mort. Ce capteur, collecté depuis 2021 par l’OCLCO, correspond à des meurtres ou des tentatives commis pour un motif autre que privé à l’encontre d’une personne connue des services de police, mais non liée à la criminalité organisée.
Ces faits augmentent « dans des proportions très importantes », selon une source policière. « Et ce, sur l’ensemble du territoire », notamment dans l’agglomération marseillaise, mais aussi dans le Sud-Est et l’Ouest de la France. « Ils sont motivés dans la très grande majorité des cas par des conflits sur la maîtrise des points de deal », poursuit cette source.
La violence armée entre grands bandits reste stable
À l’inverse, l’autre indicateur, celui des règlements de compte, est resté stable puisqu’au cours des six premiers mois de l’année, 38 règlements de compte (63 victimes, dont 20 morts) ont été dénombrés. Contre 35 en 2022 sur la même période. Une tendance stable, donc, y compris comparé aux années avant-covid (63 faits en 2019, 78 faits en 2017).
Comptabilisés depuis 2016 par l’OCLCO, un « règlement de compte » est défini comme tel par plusieurs critères. Il faut que la victime, l’auteur ou le commanditaire soit reconnu comme un malfaiteur d’envergure, qu’il ait par exemple été fiché au grand banditisme. Il faut par ailleurs qu’il y ait une volonté de conquête de pouvoir ou de territoire en lien avec la criminalité organisée et un mode opératoire caractéristique des méthodes du grand banditisme comme l’usage d’armes à feu ou d’explosifs, un guet-apens, etc…
Cette violence armée entre malfaiteurs reste à ce stade concentrée dans un espace délimité partant de la région lilloise jusqu’à la région corso-marseillaise, en passant par l’Ile-de-France et le couloir rhodanien.