Alors que le conflit en Ukraine entre dans sa troisième année, Vladimir Poutine semble capitaliser sur un calendrier favorable pour avancer ses pions dans la région.
La situation en Ukraine est marquée par une série de développements qui semblent jouer en faveur du Kremlin, divisant les institutions au sein de l’Europe et l’éventualité d’un retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis.
Depuis décembre 2022, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, a averti des intentions de la Russie, soulignant la nécessité de ne pas sous-estimer sa capacité à mener une guerre prolongée. Quatorze mois plus tard, les prédictions de Stoltenberg semblent se concrétiser alors que l’armée russe renforce sa présence sur le front ukrainien, profitant des divisions et des retards dans l’aide européenne.
Les récents événements de l’année 2024 témoignent de cette dynamique changeante. Moscou a remporté des victoires symboliques en s’emparant de localités clés dans l’est de l’Ukraine, tandis que l’armée ukrainienne fait face à une pression croissante, comme en témoignent les centaines d’attaques enregistrées en seulement 24 heures dans plusieurs zones.
Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, reconnaît ouvertement la difficulté de la situation sur le front et appelle à un soutien accru pour contrer l’avancée russe. Cependant, l’aide européenne promise tarde à se concrétiser, en raison des difficultés économiques des États membres de l’UE à se mobiliser rapidement.
Contrairement à l’Occident, Moscou a su rassembler ses ressources industrielles pour soutenir son effort de guerre, renforçant ainsi sa capacité opérationnelle. Selon Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe, la Russie se prépare à une guerre d’attrition et semble déterminée à atteindre ses objectifs à long terme en Ukraine.
L’horizon semble également prometteur pour Poutine du fait des perspectives démographiques favorables à la Russie, qui parvient à recruter de nouveaux effectifs militaires tandis que l’armée ukrainienne peine à maintenir ses rangs.
Dans ce contexte, l’élection présidentielle américaine de novembre prochain est scrutée avec attention par le Kremlin. Un retour de Donald Trump au pouvoir pourrait potentiellement bouleverser l’équilibre du conflit, alors que le milliardaire a exprimé des positions ambiguës concernant le soutien à l’Ukraine et les engagements envers l’OTAN.
En outre, les évolutions politiques au sein de l’Union européenne, avec l’arrivée prévue de Viktor Orban à la présidence du Parlement européen en juillet, pourraient également jouer en faveur de la Russie. Orban a régulièrement exprimé des positions en faveur du rapprochement avec Moscou, remettant en question la politique de sanctions de l’UE contre la Russie.
Les prochains mois devrait offrir à Vladimir Poutine une fenêtre d’opportunité pour avancer ses intérêts en Ukraine. À suivre, donc.