Le nombre de loups présents en France cette année, provisoirement estimé en juillet dernier à 906, a été revu à la hausse à 1.104 à une dizaine de jours de la présentation du plan national Loup 2024-2029, très attendu par les éleveurs.
Les loups de retour en France. Très remontés contre les prédateurs, les éleveurs ont réclamé la mise en place d’un plan national pour limiter la prolifération de l’espèce, après que des reproductions ont été observées dans plusieurs territoires. Le nombre précis de loups gris en France est actuellement estimé à 1.104.
L’estimation a été relevée «après des analyses complémentaires», a précisé la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) en charge de la préparation de ce plan qui doit être présenté le 18 septembre. Coïncidence, l’annonce de cette révision survient alors que deux louveteaux viennent d’être observés dans la réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura, «premier cas de reproduction observé depuis plus d’un siècle dans l’Ain», selon un communiqué de la préfecture de ce département.
Le plan 2018-2023 arrivant à échéance, le nouveau plan 2024-2029 assorti d’un nouveau protocole de tir incluant prélèvement et défense doit être présenté par la préfète de la région Aura au Groupe national Loup (GNL). Le comptage des loups gris, les mesures pour protéger l’espèce revenue en France par l’Italie après avoir été exterminée et les droits de tirs accordés à titre strictement dérogatoire pour protéger les troupeaux, suscitent une grande attente chez les éleveurs, très remontés contre les prédateurs.
Une nouvelle dynamique
«Il y a 5 ou 6 ans, on était à 600 et on est aujourd’hui à 1.100. Il y a manifestement une dynamique de population qui est très forte. Il faut que ce soit compatible avec les activités d’élevage sinon on n’y arrivera pas. Ces questions seront posées au niveau national et au niveau européen», a déclaré ce mercredi le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
«On a sauvé l’espèce et on devrait s’en féliciter», a-t-il dit. La question est «comment on continue à protéger cette espèce et qu’elle soit classée de manière à ce que les modalités de gestion soient un peu différentes d’aujourd’hui. Parce qu’on a besoin de pastoralisme pour préserver la biodiversité, pour lutter contre l’enfrichement et les incendies de forêt».
L’Union européenne se saisit du dossier
La réévaluation de la population loup en France intervient quelques jours après une mise en garde de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. «La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme», a-t-elle dit en évoquant une possible évolution du statut de protection du loup au sein de l’UE.
Ces propos ont «réjoui» le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau qui plaide pour limiter à 500 leur nombre dans l’hexagone. «On attend le prochain plan loup avec la plus grande impatience. On ne peut pas, quand on est agriculteur, produire des animaux, que ce soient des ovins ou des bovins, et se lever le matin et voir ses animaux allongés dans le pré», a-t-il dit mardi au congrès du syndicat des entreprises d’abattage-découpe (Culture Viande).