Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien dirigé par Benjamin Netanyahu, a annoncé dimanche soir sa démission, invoquant des désaccords profonds avec le Premier ministre sur la conduite de la guerre à Gaza.
Cette annonce intervient après que Benny Gantz, ancien général et chef du parti de l’Union nationale (centre), a appelé à des élections anticipées.
Malgré cela, sa démission ne devrait pas entraîner de bouleversements politiques immédiats, le Premier ministre conservant une majorité confortable au Parlement israélien grâce au soutien de ses alliés d’extrême droite.
Benjamin Netanyahu a rapidement répondu sur le réseau social X :
Israël est engagé dans une guerre existentielle sur plusieurs fronts. Benny, ce n’est pas le moment d’abandonner la campagne, c’est le moment d’unir nos forces.
Ministre sans portefeuille dans un gouvernement élargi après l’attaque du Hamas le 7 octobre, Gantz avait lancé le 18 mai un ultimatum à Netanyahu. Il exigeait l’adoption d’un « plan d’action » pour l’après-guerre à Gaza, menaçant de démissionner en cas de refus. Sa conférence de presse prévue samedi soir avait été annulée suite à la libération de quatre otages israéliens lors d’une opération militaire à Gaza, au cours de laquelle 274 personnes ont été tuées.
La question des otages constitue la principale raison de la démission de Benny Gantz
explique Mairav Zonszein, analyste à l’International Crisis Group (ICG).
Considéré comme un « modéré » par la communauté internationale, notamment aux États-Unis, Gantz représentait une voix tempérée au sein du cabinet de guerre.
Avec le départ de Benny Gantz et de son allié Gadi Eizenkot, le cabinet de guerre se retrouve réduit à trois membres clés, dont Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant. Dimanche soir, le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir a exigé d’intégrer le cabinet de guerre, accentuant la pression sur Netanyahu.
Abandonné par ce centriste et confronté aux menaces de ses alliés d’extrême droite, Netanyahu navigue en eaux troubles. Benny Gantz, bien que favori pour former une coalition en cas d’élections anticipées, a récemment perdu des points dans les sondages d’opinion, soulignant une dynamique politique complexe.
La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque inédite du Hamas le 7 octobre, entraînant la mort de 1.194 personnes, majoritairement des civils. 251 otages avaient été emmenés à Gaza, dont 116 sont encore retenus, selon l’armée israélienne. En réponse, Israël a lancé une vaste offensive, causant la mort de 37.084 Palestiniens, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza dirigé par le Hamas.