Contrairement aux idées reçues, les jeunes semblent adopter des comportements plus sobres en matière de tabac et d’alcool. Une tendance confirmée par les résultats de l’enquête EnCLASS menée par l’OFDT auprès de 9 500 collégiens et lycéens, publiée récemment.
Selon les données recueillies, la consommation d’alcool, de cigarettes et de cannabis chez les jeunes a diminué de manière significative. Par exemple, le pourcentage d’élèves de Terminale buvant régulièrement est passé de 24 % en 2018 à seulement 8 % en 2022. De même, la proportion de fumeurs quotidiens est passée de 21,5 % il y a six ans à 8,2 % l’an dernier.
Les raisons de cette baisse sont multiples et complexes. Certains experts avancent que les politiques gouvernementales, telles que l’augmentation du prix du tabac, l’introduction de paquets neutres et l’interdiction de fumer dans certains lieux publics, ont joué un rôle crucial. « Il y a une réelle volonté politique de changer les choses et cela commence à porter ses fruits », analyse Karine Gallopel-Morvan, professeure des universités à l’École des hautes études en santé publique.
Parallèlement, le tabagisme perd de son attrait chez les jeunes, de plus en plus perçu comme démodé. Bernard Basset, médecin spécialiste en santé publique, souligne cette évolution de mode qui contribue à une baisse de la consommation de cigarettes chez les jeunes.
De même, une prise de conscience croissante des risques associés à l’alcool semble influencer les comportements des jeunes. « Les jeunes gens que je rencontre sur le terrain ne disaient jamais que l’alcool était une drogue, c’est beaucoup plus le cas aujourd’hui », illustre Guylaine Benech, consultante en prévention des conduites addictives. La peur de la perte de conscience, amplifiée par les réseaux sociaux, pourrait également dissuader les jeunes de consommer de l’alcool.
Une autre explication avancée est le changement de comportement des parents, qui, ayant eux-mêmes connu les dangers de la consommation excessive d’alcool et de tabac, dialoguent davantage avec leurs enfants sur ces sujets.
Cependant, malgré cette tendance à la baisse, il est important de noter que les niveaux de consommation restent encore élevés chez les jeunes. Par exemple, bien que le nombre de jeunes ayant eu une alcoolisation ponctuelle importante ait diminué, il demeure encore préoccupant. De même, la popularité croissante du vapotage parmi les jeunes soulève des inquiétudes, avec des taux de vapotage en augmentation constante.