Gabriel Attal a confirmé mercredi soir sur TF1 qu’une réforme de l’Assurance chômage est prévue d’ici à l’automne. Alors que le Premier ministre voit en cette mesure un moyen de réaliser des économies substantielles, certains experts estiment qu’elle pourrait avoir des résultats très discutables.
Le projet de réforme comprend diverses options, telles que la réduction de la durée d’indemnisation maximale de 18 à 14 voire 12 mois, ainsi que l’allongement de la durée de travail nécessaire pour bénéficier de l’assurance-chômage. Gabriel Attal envisage cette réforme comme un moyen d’atteindre le plein-emploi d’ici à la fin du quinquennat et comme une source d’économies non-négligeable, alors que le déficit public pour 2023 a récemment dérapé.
Cependant, certains économistes contestent cette vision. Bertrand Martinot souligne que l’Assurance chômage représente une part minime des dépenses sociales par rapport aux retraites, et qu’un resserrement des conditions d’admissibilité ne permettrait que des économies modestes. Selon lui, la priorité devrait être d’évaluer les réformes précédentes avant d’envisager de nouvelles mesures. De plus, il met en garde contre le risque d’une diminution générale des droits à l’assurance-chômage, soulignant que cette assurance devrait être plus généreuse en période de chômage croissant et plus stricte en période de baisse du chômage.
Les réactions syndicales ne se sont pas fait attendre. La CGT a qualifié cette réforme d' »inacceptable », tandis que la CFTC l’a qualifiée de « considération populiste digne d’un gouvernement du coin du bar ». Marine Le Pen a quant à elle dénoncé une « escroquerie » visant à « faire les poches des Français pour renflouer les caisses de l’État ».
Sur le plan politique, cibler l’Assurance chômage semble être un choix dangereux pour un exécutif en peine dans les sondages. Si cela évite de mécontenter les retraités, largement en faveur du gouvernement actuel – surtout à l’approche des prochaines présidentielles en France – cela va à l’encontre du principe de contracyclicité instauré précédemment, qui prévoit une plus grande générosité de l’Assurance-chômage en période de chômage élevé. Le débat sur cette question demeure ouvert et promet d’animer les discussions politiques à venir.