39 ans après, l’ADN a enfin parlé dans l’affaire Grégory. L’un des auteurs des lettres anonymes reçues par la famille Villemin après le meurtre du petit garçon vient d’être identifié.
Dossier tristement emblématique de l’histoire criminelle en France, l’affaire Grégory vient de connaître un rebondissement, 39 ans après. La justice a identifié l’un des corbeaux qui tourmentaient la famille Villemin à l’époque, grâce à des traces ADN retrouvées sur une lettre envoyée aux grands-parents de l’enfant.
D’après les informations de Marianne, l’empreinte génétique en question a été relevée sur une missive datant de juillet 1985 sur laquelle on pouvait lire : « Je vous ferez (sic) à nouveau votre peau à la famille Villemain […] Prochaine victime, Monique ».
Cette trace ADN a été comparée aux données du Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), ce qui a permis d’identifier une femme, déjà condamnée pour escroquerie. Elle a reconnu en audition être l’autrice de la missive, en niant toutefois toute implication dans l’homicide de Grégory Villemin.
Cette découverte a été faite dans le cadre des nouvelles expertises scientifiques ordonnées par la justice en 2021, à la demande de la famille Villemin. Il s’agissait notamment d’analyses génétiques liées aux neuf ADN différents figurant au dossier Grégory, retrouvés sur les courriers, les vêtements du petit garçon ou l’emballage d’une seringue trouvé près de la scène de crime.
« L’espoir sur l’ADN est fondé »
« Tant d’années après, on s’aperçoit que l’espoir sur l’ADN est fondé. Avec les avancées de la science, le temps peut nous aider. Jean-Marie et Christine Villemin ont eu raison d’y croire et de poursuivre », s’est félicitée l’avocate des parents de Grégory, Me Christine Chastant-Morand.
Selon elle, le couple n’a pas abandonné l’idée de comprendre ce qu’a vécu son enfant « durant ses dernières heures de vie ». Pour rappel, le petit Grégory Villemin, 4 ans à l’époque, a été enlevé le 16 octobre 1984, devant le domicile de ses parents. Son corps sans vie avait été retrouvé quelques heures plus tard, ligoté et jeté dans la Vologne.
A ce moment-là, Jean-Marie et Christine Villemin étaient déjà harcelés depuis plusieurs années par un ou plusieurs corbeaux et les lettres anonymes ont continué d’affluer après la mort de leur fils. Le ou les auteurs revendiquaient le crime mais, à ce jour, personne n’a été condamné pour l’homicide du petit garçon.