Les parlementaires à genoux devant Zelinsky ? Le président de l’Ukraine vêtu de son treillis moulant était devant la représentation nationale. Une prestation de mauvais goût dans un contexte toujours plus émotionnel. L’alignement sur les Etats-Unis va coûter cher aux Français. En tout cas aux plus pauvres et aux classes moyennes.
L’émotion dicte plus que jamais les décisions. Un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le bilan militaire est difficile à évaluer. Entre les puissances occidentales qui affirment que l’armée russe est en échec et la communication du Kremlin qui dit l’inverse… Difficile de différencier le vrai du faux. La guerre sur son aspect militaire est donc délicate à commenter tant les propagandes et les mensonges des deux camps sont intensifs.
Dernières informations étonnantes, venues de certaines sources russe, l’OTAN aurait prévu une offensive en Crimée pour ce printemps ?! Hypothèse peu probable qui participe de la confusion ambiante. La question des boucliers humains est aussi au cœur des critiques. La communication russe n’hésite ainsi pas à accuser les bataillons Azov d’utiliser les civils pour se protéger. Une accusation que réfute les Ukrainiens mais que défend l’ambassadeur de Russie en France, Alexeï Mechkov. Une accusation qui irrite particulièrement les journalistes français, souvent moins diserts quand ce sont des agents d’Israël qui avancent de tels propos au sujet du Hamas.
En l’occurrence ici, il faut avoir l’esprit que dans les guerres modernes, en zone urbaine, les forces militaires sont mobiles et se réfugient où elles peuvent. Les civils deviennent ainsi rapidement des cibles. La propagande des deux camps porte aussi sur ce que Vladimir Poutine nomme la dénazification de l’Ukraine. Une référence au bataillon Azov souvent évoqué comme étant peuplée de soldats aux convictions national-socialiste. Sur cette question, le témoignage d’une ukrainienne qui a élu domicile en France est éloquent. Elle a beaucoup d’estime pour ces soldats:
[…] Je pense que les soldats du régiment Azov sont les héros de l’Ukraine, parce que ce sont les premiers militaires volontaires bénévoles qui ont protégé l’Ukraine. Jusqu’en 2014, l’armée ukrainienne était affaiblie par le Président pro-russe Viktor Ianoukovitch.
L’armée était pauvre. Il n’avait pas assez de soldats, ni assez d’armes. Quand la Russie est venue à ce moment-là en Ukraine pour « protéger » les Russes en Ukraine, entre guillemets parce que c’est un mensonge, les militaires d’Azov étaient les premiers soldats Ukrainiens à vouloir donner leurs vies pour protéger le pays.
Un sentiment favorable aux troupes Ukrainiennes notamment aux volontaires d’Azov, qui illustre la complexité d’un conflit dans lequel les Ukrainiens ne sont pas un bloc contre la Russie mais plutôt d’un pays divisé avec, notamment à l’Est, des populations parfois favorables à Moscou.
Une complexité et des nuances qui ne sont guère expliquées dans la narration journalistique majoritaire, qui présente un conflit simple, entre d’un côté le mal incarné par la Russie de Poutine, et de l’autre le bien incarné par le président corrompu Zelensky et ses alliés occidentaux. Le président ukrainien joue d’ailleurs la carte occidentale à fond les manettes. Mercredi, il était en visioconférence devant la représentation nationale française, à savoir le Sénat et l’Assemblée, faisant au passage voler en éclats le protocole et les usages des assemblées qui ont notamment pavoisé aux couleurs de l’Ukraine.
Une ovation de fin de spectacle a été rendue par les parlementaires pour le peuple Ukrainien et le président Zelensky. Le président du Sénat a donné la parole à ce dernier ponctuant son discours d’une autosatisfaction occidentale qui flirtait allègrement avec le suprémacisme démocratique:
[…] Permettez-moi de vous remercier d’avoir fait le choix en pleine tourmente de vous adresser au Parlement des grandes démocraties. (d’accord… NdlR)
Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, y est ensuite allé de son couplet larmoyant. Est ensuite venu le quart d’heure de gloire du champion ukrainien du piano à queue, Volodymyr Zelensky, faisant valoir les drames de la guerre liés aux bombardements. Parmi ceux-ci, celui d’un enfant mort dans le ventre de sa mère… Un drame invérifiable mais qui ne devrait pas émouvoir la représentation nationale qui n’accorde aucun intérêt pour les enfants à naître. C’est dit.
En maître de cérémonie le président Zelensky a demandé une minute de silence aux parlementaires français à la mémoire des morts Ukrainiens. Après s’être distingué en Israël, en comparant la guerre en Ukraine avec les morts juifs de la Seconde Guerre mondiale, le président ukrainien est reparti pour une comparaison douteuse:
[…] Après des semaines d’invasions Russes, Marioupol et d’autres villes ukrainiennes frappées par l’occupant rappellent les ruines de Verdun. (Ah ? NdlR)
Une comparaison douteuse qui devient la marque de fabrique du président ukrainien qui avait aussi parlé de Pearl Harbor devant le Congrès américain. En revanche, il s’était bien gardé de comparaison analogue devant le Bundestag en ne parlant pas des bombardements meurtriers des Américains à Dresde en février 1945. Une lecture bassement opportuniste de l’histoire pour un chef d’État devenu une icône pour un monde qui se veut libre et solidaire mais qui laisse ce pays se faire envahir et l’abandonne aussitôt dès qu’il ne sera plus utile.
Au rayon des gourmandises, caramels, bonbons et chocolats, Zelensky n’était pas venu les mains vides:
[…] Et pendant la présidence française de l’Union Européenne, une décision mûrit sera prise sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Une décision historique à un moment historique.
Annonce prévue en accord avec Macron ou coup de pression pour contraindre à une adhésion ? Difficile d’y voir clair et de le savoir. Le coup de com’ bien placé serait parfait pour l’élection présidentielle pour le président sortant français.
Pour conclure, Zelensky a demandé des armes à la France. Après tout pourquoi pas ?! La République fournit bien des terroristes sunnites au Yémen. Enfin le président Ukrainien, sans gêne, a demandé aux entreprises françaises de quitter la Russie ainsi qu’une intensification des sanctions.
Une demande exorbitante qui, si elle venait à être exaucée, pourrait coûter très cher à la France. En effet, sans tomber dans une analyse marxiste des sanctions, il convient tout de même de noter que ceux qui paieront le prix des sanctions sont les Français les plus pauvres et les classes populaires. Bernard Henri-Lévy, Raphaël Glucksmann, les éditocrates des grandes chaînes, mais aussi les parlementaires, seront très peu affectés par la hausse du prix de l’énergie, la perte de marchés et le chômage. Renault par exemple a déjà renoncé au marché russe et pourrait bien se tirer une balle dans le pied pour son avenir qui s’écrivait déjà en pointillé.
Face aux sanctions, Poutine a annoncé que la Russie n’acceptera plus de paiement en dollars ni en euros pour les livraisons de gaz. Il faudra donc payer en roubles. En conséquence, les États européens risquent de soutenir le cours du rouble et annuleront les effets d’une partie des sanctions depuis 3 semaines. Le spectacle affligeant donné par les parlementaires français a subi une exception avec l’un des candidats à la présidentielle. M. Dupont-Aignan demande l’envoi urgent d’aide humanitaire plutôt que des armes. Il est le seul.