Certaines étiquettes, volontairement racoleuses, s’adressent avant tout à une clientèle plutôt jeune et décomplexée qui s’offre un passeport pour l’aventure, parfois au détriment de la qualité réelle du vin.
Le stimulus visuel couvre en moyenne une zone qui correspondrait entre 15 et 17 % de la surface du cortex de notre cerveau, selon les études scientifiques. L’espace alloué à ce dernier ne s’appliquerait qu’à un minuscule 1 % de la surface sensibilisée. En d’autres mots, le visuel l’emporte largement sur l’olfactif. Imaginez alors l’effet dont bénéficient toutes ces étiquettes qui vous regardent lors de vos pérégrinations, ne serait-ce qu’en ce qui concerne votre acte d’achat de vins. Nous pourrions ajouter, à la désormais célèbre citation « Le message, c’est le média » de Marshall McLuhan, que l’étiquette apposée sur une bouteille colore déjà, du moins sur le plan de l’imaginaire, le vin qui s’y trouve. Il n’en fallait pas plus pour qu’une dégustation – sans notions de prix, d’origine, de cépage, de thème… – vienne placer dans l’embarras le Français ému de bon pif. S’il ne faut pas boire tout ce qu’on voit, voici notre sélection :
Plaimont, « Idée reçue », Madiran, Millésime 2018 – Vexés que le Madiran soit trop souvent l’objet des on-dits où il est considéré comme un vin d’homme, un vin qui ne serait plus à la mode, les vignerons de Plaimont ont décidé de réagir. Et pour prouver ce propos, ils produisent des madirans fins, élégants et chics. Des vins de l’instant, qui peuvent se boire frais, pour l’apéritif ou en toute circonstance bien accompagné, évidemment. Cette cuvée d’assemblage, issue des terroirs les plus précoces de l’appellation bénéficie d’un sous-sol argileux est réchauffé par la présence de galets et de graves fines, qui permettent l’expression d’une sucrosité naturelle dans le vin. Les différents cépages (Tannat, Cabernet-Sauvignon et Cabernet Franc) sont récoltés à maturité optimale et vinifiés séparément. Après une macération préfermentaire de 48 heures, l’extraction est effectuée exclusivement par pigeage, pour limiter la puissance tannique du vin. Sa robe pourpre et profonde, dévoile la fraicheur du vin. Le nez est élégant et ouvert, aux arômes de cassis et de mûre. La bouche est charnue, marquée par les fruits noirs et des notes poivrées, laissant place à une expression aromatique riche et gourmande. Il galope derrière un Lièvre tendre à la broche à table. Servir à 16°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Plaimont, « Idée reçue », Madiran, Millésime 2018. Prix : 6,50€. Plus de renseignement ici
![[Nouvelle-Aquitaine] En Pinot Noir, une paire de rouges printaniers](https://www.quotidien-libre.fr/wp-content/uploads/2021/04/ujtgyhrtf-Copie-768.png)
Cellier des Templiers, « Diamant Noir », Grignan-Les-Adhémar, Millésime 2019 – Fondée en 1967, la coopérative de Richerenches, située dans l’Enclave des papes, portion du département du Vaucluse enchâssée dans la Drôme, regroupe aujourd’hui 650 ha en côtes-du-rhône, villages et grignan-les-adhémar. Syrah et grenache sont associés dans cette cuvée coup de coeur issue de la belle Drôme provençale, élevée en cuve, qui affiche une robe jeune, violacée, et un nez agréable sur le fruit bien mûr. Une belle maturité qui se traduit en bouche par une souplesse et une sucrosité gourmande enveloppant un fruit mûr, suave et torréfié. Bien construit et déjà charmeur, il fait de l’œil à des Brochettes marinées à l’estragon à l’apéritif. Servir à 14°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Diamant Noir, Grignan-Les-Adhémar, Millésime 2018. Prix : 7,20€. Plus de renseignement ici
Château Baudare, Fronton, Sélection de Vieilles Vignes, Millésime 2016 – Au temps de Napoléon, Guillaume Vigouroux fut le seul des quatre frères à revenir des champs de bataille. David, son descendant (cinquième génération), installé sur le domaine familial en 1995, s’est marié avec une Anglaise qui contribue à la renommée de la négrette outre-Manche. Le vignoble, créé en 1882, s’étend aujourd’hui sur 80 ha, complété en 2009 par les 20 ha du Domaine Callory. À la carte des Vigouroux, des fronton très réguliers en qualité. Assemblant Négrette (50%) Syrah (35%) et Cabernet-Sauvignon (15%) ce vin gourmand au caractère affirmé, présente une robe d’un rouge profond, aux reflets sombres et violacés faisant apparaître des notes grenats. Une petite merveille ! Les arômes au nez rappellent des notes de cassis, de mûres et de fruits noirs apportées par la Négrette charmante. La bouche est puissante, ronde et réglissée. Les arômes complexes de fruits rouges et noirs font causer un Cou d’oie confit ou une Saucisse de Toulouse à table. Servir à 15°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Château Baudare, Fronton, Sélection de Vieilles Vignes, Millésime 2016. Prix : 7,90€. Plus de renseignement ici
Château Pineraie, AOC Cahors – Ce Cahors est la production phare du château Pineraie. 34 des 45 hectares du domaine servent à son élaboration. Les sols sont majoritairement ceux des deuxièmes terrasses du Lot, à dominantes calcaires, avec quelques parcelles sur le causse. Deux cépages entrent dans la composition de cette bouteille : 85% de malbec, le reste en merlot. Les raisins sont sélectionnés sains et bien mûrs puis subissent une vinification précise et longue, dans le but d’extraire au mieux arômes et tanins. L’élevage a lieu en fûts de chêne neufs au cinquième pour une durée de 18 mois. Coup de cœur pour ce Cahors au nez expressif, puissant et fin, doté d’arômes de fruits bien mûrs et boisés de son élevage. Ce vin profond de robe comme de bouche est taillé pour de longues voire de très longues soirées en bonne compagnie, autour d’une jolie Terrine de sanglier. Servir à 16°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Château Pineraie, AOC Cahors (rouge). Prix : 8€. Plus de renseignement ici
Demoiselle Suzette, Vacqueyras Or, Millésime 2019 – Demoiselle Suzette est une petite exploitation de 10 ha où toutes le vignes passent entre les mains du vigneron. Les vignes cultivées dans le respect de la nature sont élevées avec une méthode culturale écologique. La cave, située dans un cadre singulier, encore préservé de l’agitation et du bruit se situe à 450 m d’altitude, face aux Dentelles de Montmirail, à Suzette. Grenache (70%) et Syrah (30%) compose cette cuvée élevée en cuve Inox puis en fût de chêne durant un an. Les terroirs La Clapiere et Les Cazaux offre ce qu’il y a de mieux pour cette cuvée coup de cœur. Sa robe rouge grenat flamboyante présente un nez de fruit noir, d’épice douce et de torréfaction. La bouche est d’une grande richesse, ronde et épicée.
Pour passer un moment chouette, ou bien en tête à tête (…) il ne tombera pas dans vos chaussettes. Vous en aurez plein le mirettes, en souvenir dans votre tête restera, le vin Demoiselle Suzette,
à découvrir gentiment avec une Rigotte du Forez ou un Chambarand maigre à l’apéritif.
Servir à 16°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Demoiselle Suzette, Vacqueyras Or, Millésime 2019. Prix : 20,40€. Plus de renseignement ici
