Face aux domaines prestigieux aux prix inabordables parfois – il faut ce qu’il faut – une autre génération de vignerons bourguignons s’intéressent à des terroirs oubliés de la région. [Sélection]

D’en bas, de la route qui relie Dijon à Beaune, on ne les voit pas. Mais ce que l’on contemple, c’est cette jolie côte, rangs de vignes bien alignés de la plaine jusqu’à mi-pente. Au-dessus, la nature est sauvage, abandonnée, quelques arbustes, des friches, un monde beaucoup moins peigné. On est en droit de se demander : si en haut il n’y a plus rien, où donc sont les Hautes-Côtes ? Ailleurs, derrière, presque en coulisse du spectacle nuiton et beaunois. L’essentiel des Hautes-Côtes se situe sur les plateaux à environ 400 mètres d’altitude et sur les flancs des vallées qui creusent ces plateaux. A dire vrai, autrefois, on les appelait les arrière-côtes. Ce n’était ni beau ni franchement encourageant pour l’acheteur. « Hautes » présente mieux pour finir. Oui, les mots comptent. Dans notre imaginaire, la hauteur, c’est la perfection : haut de gamme contre bas de gamme… prenons de la hauteur avec trois Hautes-Côtes rouge à déguster (sans modération). Voici notre sélection :
Domaine Lucien Jacob, Hautes-Côtes de Beaune, 2019 – Situé dans un charmant village, Echevronne, situé à 10 km au Nord de Beaune et à 10 km à l’ouest de Nuits Saint Georges, dans les Hautes-Côtes de Beaune, ce Domaine familial issu de 4 générations de vignerons est géré par Jean-Michel Jacob, Christine Jacob, son épouse et Chantal Forey-Jacob, sa sœur. A l’origine en polyculture, puis spécialisé en vignes et petits fruits, Le Domaine se focalise aujourd’hui sur la vigne, l’élevage du vin, la mise en bouteilles et la commercialisation en direct. Il exploite 15 Hectares de vignes dans divers lieux et propose plusieurs appellations suivantes dont le Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune. Cette cuvée coup de cœur est un des bourguignons au rapport qualité/prix insoupçonnés. Le nez est intense, fruité, sur des notes de cerises noires et de framboises. Un léger bouquet d’épices laisse place à des notes boisées. Bel équilibre en bouche, vin harmonieux, élégant, qui offre une réjouissante rondeur de fruits rouges, d’une belle longueur. Il accompagne quelques tranches de Rosette à l’apéritif. Servir à 17°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Domaine Lucien Jacob, Hautes-Côtes de Beaune, millésime 2019. Prix : 10,80 €. Plus de renseignement ici
Domaine Thevenot-Le-Brun, Hautes-Côtes de Nuits, « Clos du Vignon – La Cabotte », 2018 – C’est un vaste domaine de 27 ha au cœur des Hautes-Côtes de Nuits, créé en 1960 par Maurice Thévenot-Le Brun, l’un des pères fondateurs des hautes-côtes modernes. À sa tête depuis 2010, son petit-fils Nicolas a succédé à son père Daniel et à son oncle Jean. Ce clos de 60 ares est exploité en monopole par le domaine. Il donne naissance à un bourgogne rouge 2018 raffiné et précis, qui se déploie avec intensité à l’olfaction, sur des notes des arômes complexes de cassis et d’épices. Les notes boisées se fondent après quelques mois de vieillissement et présente un bouquet d’une belle complexité. En bouche, puissance et finesse sont bien équilibrées avec une jolie longueur minérale, signe d’une expression remarquable du terroir. Il fait de l’œil à une Tête de veau sauce gribiche à table. Servir à 16°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Domaine Thevenot-Le-Brun, Hautes-Côtes de Nuits, « Clos du Vignon – La Cabotte », 2018. Prix : 16 €. Plus de renseignement ici
Manoir de Mercey, Hautes Côtes de Beaune, « Au Paradis», 2018 – Gérard Berger-Rive a fondé ce domaine en 1943, au cœur des Maranges. Xavier, son fils, a pris la relève en 1977 et développé la surface du vignoble pour la porter à 22 ha, principalement situés dans le secteur des Hautes-Côtes. La troisième génération (Paul Berger) a rejoint le domaine en 2015. Propriété de la famille Berger-Rive depuis quatre générations, le Manoir de Mercey est un domaine viticole situé à Cheilly-lès-Maranges, au sein du hameau de Mercey comme son nom l’indique. L’exploitation viticole se répartie entre la Côte Chalonnaise et les Hautes-Cotes de Beaune. Coup de cœur pour cette cuvée « Au Paradis » dont le nez libère des arômes de fruits rouges frais, évoluant sur la marmelade, le tout dans une ambiance discrètement boisée. En bouche, l’attaque est soyeuse, gentille mais révèle peu à peu des tannins bien présents issus d’un élevage en fût de chêne pendant 12 mois. Il fait vibrer un bon plateau de fromages à l’apéritif : un Trou du cru, un Deauville ou encore un Chambarand. A servir à 17°C. Ouvrir 2 heures avant dégustation. Manoir de Mercey, Hautes Côtes de Beaune, « Au Paradis», 2018. Prix : 16 €. Plus de renseignement ici