Avec les épisodes de fortes chaleurs qui se succèdent dans les Bouches-du-Rhône, les prévisions sur les futures récoltes ne sont pas bonnes.
Après les pénuries d’huile de tournesol et de moutarde, allons-nous bientôt manquer d’huile d’olive ? Avec les épisodes de fortes chaleurs qui se succèdent dans les Bouches-du-Rhône, les prévisions sur les futures récoltes ne sont pas bonnes. De quoi inquiéter les oliverons du département.
C’est le cas de Jean-Benoît Hugues, propriétaire du moulin Castelas aux Baux-de-Provence, pour qui ses olives n’ont pas survécu à la sécheresse.
« Vous voyez, là l’olive est toute petite, elle n’a pas grossi et il y en a peu », constatant ainsi l’ampleur des dégâts.
Pour lui, « on est sur une année assez catastrophique parce qu’on a eu beaucoup de chaleur sur la fleur, qui nous a fait perdre énormément de récolte et à ce moment, on a quand même les olives beaucoup trop petites pour la période et avec très peu de chair. L’olive ne grossit plus », poursuit-il, inquiet.
L’olive touché par le dérèglement climatique
Pourtant, selon la directrice du pôle conservation recherche pour l’association « France Olive » Hélène Lasserre, les oliviers sont habitués au climat méditerranéen.
« L’olivier, traditionnellement, c’était une culture qui était réservée aux terres les plus pauvres. On l’arrosait peu parce qu’il était bien adapté à ce climat de moindre eau », indique-t-elle.
Le problème, ce sont « les dérèglements de climat, des manques d’eau, il ne pleut plus en hiver, les nappes phréatiques ne sont plus rechargées. Lui, avec ses racines qui sont plus ou moins profondes pour essayer d’optimiser la recherche hydrique, se retrouve aussi impacté », précise Hélène Lasserre.
Des prévisions météo pessimistes
L’oliveron prévoit une baisse de 50% de sa récolte. Pourtant, il refuse d’augmenter ses prix pour compenser cette faible production. Son dernier espoir serait alors une grosse journée de pluie avant le 15 août. Mais pour le moment, il n’en est rien.
« On n’a jamais eu aussi peu d’eau du 1er janvier jusqu’au 1er août. Depuis quelques mois, on a seulement 64mm de pluie, ça fait environ 73% de déficit pluviométrique », détaille le météorologue Paul Marquis.
« Un changement de temps » est en effet prévu « autour du 14-15 août », à savoir « une baisse des températures dans le sud-est qui mettrait fin à la canicule, avec des orages plutôt dans l’intérieur de la Provence, donc pas forcément dans les Bouches-du-Rhône ni sur le littoral », poursuit-il.
Des « averses instables » sont au programme pour ces deux jours, mais « pas de quoi résorber la sécheresse », conclut Paul Marquis.
S’ils deviennent récurrents, ces épisodes caniculaires pourraient mettre en péril l’existence des cultures d’olives dans le sud de la France. Habituellement, ce sont deux tiers de l’huile d’olive française qui sont produites dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur chaque année.