A Ottawa, Justin Trudeau va modifier, ce mardi, l’équipe ministérielle qui l’épaulera dans la gestion des affaires de l’État. Alors qu’il entreprend son deuxième mandat minoritaire, le Premier ministre canadien confiera de nouvelles fonctions à plusieurs ministres.
Contre toute attente, Justin Trudeau devrait écarter de son cabinet l’actuel ministre des Affaires étrangères, Marc Garneau, nommé responsable de la diplomatie canadienne, en poste depuis janvier seulement, afin de faire de la place à du sang neuf. La nouvelle députée de Brome-Missisquoi, Pascale St-Onge, qui était une candidate vedette des libéraux au dernier scrutin, accéderait ainsi au Cabinet, qui sera de nouveau paritaire et qui comptera un plus grand nombre de ministres, selon nos dernières informations. A noter que le dernier Cabinet comptait 36 ministres, en plus du premier ministre.
Âgé de 72 ans, M. Garneau se verrait offrir un poste diplomatique, à l’instar de l’un de ses prédécesseurs, Stéphane Dion, qui a été nommé ambassadeur du Canada en Allemagne au début de 2017 après avoir dirigé le ministère des Affaires étrangères pendant deux ans. Le poste d’ambassadeur du Canada à Paris reste toujours vacant. Le départ de M. Garneau pourrait ouvrir la porte à un retour de François-Philippe Champagne au ministère des Affaires étrangères, selon un scénario qui circulait dans la capitale fédérale lundi soir. M. Champagne, qui est ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, a dirigé le ministère des Affaires étrangères durant un an avant de passer le flambeau à M. Garneau en janvier.
Le Québec prend du galon
Mélanie Joly, qui a été coprésidente de la campagne nationale des libéraux, se verra accorder une promotion. En coulisses, elle avait exprimé le désir d’obtenir un ministère à vocation économique. Elle pourrait être nommée au ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, selon certaines sources. Toujours selon nos informations, Pablo Rodriguez, qui était leader du gouvernement en Chambre, effectuera un retour au Patrimoine, un ministère qu’il avait dirigé pendant près de 18 mois avant les élections de 2019. M. Rodriguez prendra ainsi le relais du ministre Steven Guilbeault et conservera aussi son poste de lieutenant politique de Justin Trudeau au Québec. Son mandat ne sera pas de tout repos : assurer l’adoption des projets de loi visant à soumettre les géants du web à la Loi sur la radiodiffusion et à contrer le discours haineux en ligne, entre autres choses.
Quant à Steven Guilbeault, l’ancien militant environnementaliste se verrait confier le ministère de l’Environnement, rapportait lundi soir le quotidien The Globe and Mail, citant des sources anonymes. Le titulaire actuel du poste, Jonathan Wilkinson, conserverait un rôle influent dans la lutte contre les changements climatiques en qualité de ministre des Ressources naturelles, selon le quotidien torontois. Un autre ministre du Québec, Jean-Yves Duclos, actuellement président du Conseil du Trésor, serait muté à la Santé – un mandat important tandis que les provinces réclament une hausse substantielle des transferts fédéraux pour financer les soins de santé. Rappelons que M. Trudeau avait déjà confirmé le mois dernier que Chrystia Freeland restait à la barre du ministère des Finances et conservait ses fonctions de vice-première ministre.
Le pied sur l’accélérateur
Sous le couvert de l’anonymat, un haut responsable du gouvernement Trudeau a indiqué via un communiqué que la priorité absolue du premier ministre dans ce brassage de cartes est de s’assurer que le Cabinet accélère la cadence sur les priorités des libéraux de la dernière campagne électorale, notamment la création d’un réseau national de garderies, l’intensification de la lutte contre les changements climatiques, l’accès au logement, la réconciliation avec les Premières Nations et la relance de l’économie, entre autres choses.
Durant la pandémie, Justin Trudeau a constaté que la machine gouvernementale à Ottawa était capable de mettre le pied sur l’accélérateur pour obtenir des résultats probants plus rapidement. Il entend imposer la même urgence d’action en ce qui a trait aux grandes priorités de son gouvernement au sein de son cabinet, a-t-on assuré. Reste que Justin Trudeau s’est déjà attiré les foudres des partis de l’opposition pour avoir mis cinq semaines à annoncer la composition de son cabinet après la tenue du scrutin fédéral. Pis encore aux yeux de l’opposition, les travaux parlementaires ne reprendront seulement que le 22 novembre, soit deux mois après que les Canadiens sont allés aux urnes.
Après l’assermentation de son cabinet, Justin Trudeau quittera le pays afin de participer en personne à deux sommets internationaux. Son voyage commencera par un arrêt aux Pays-Bas vendredi prochain pour une visite bilatérale à La Haye. Il y rencontrera son homologue Mark Rutte. Il se rendra ensuite à Rome les 30 et 31 octobre afin de prendre part au Sommet des dirigeants du G20. Il y sera question de la pandémie de covid-19. Justin Trudeau terminera son périple à Glasgow, au Royaume-Uni, où aura lieu la COP26. Durant ce sommet, les leaders du monde doivent s’attaquer, une fois de plus, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.