Lancée au début du mois par le Sénat, la mission d’information sur le Fonds Marianne pourrait, ce mercredi 10 mai, se transformer en commission d’enquête parlementaire.

Un périmètre d’action plus large ? Ce mercredi 10 mai, le Sénat doit voter sur l’éventuelle mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur le Fonds Marianne.
Si cette initiative, proposée par le socialiste Claude Raynal, est validée, la commission des Finances disposera alors pendant trois mois des prérogatives importantes attribuées aux commissions d’enquête. En effet, elle pourra ainsi auditionner toutes les personnes souhaitées, qui seront, elles, tenues à répondre à la convocation et de prêter serment.
Des réponses attendues sur l’utilisation des subventions
Le Fonds Marianne, projet de promotion des «valeurs de la République» lancé en avril 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, après l’assassinat de Samuel Paty, fait polémique après une série de révélations sur l’utilisation des subventions allouées à deux associations.
Début avril, le cabinet de Marlène Schiappa a précisé avoir saisi l’Inspection générale de l’administration (IGA) d’un audit sur ce dossier. Le rapport de l’IGA sera «rendu fin juin», a indiqué Gérald Darmanin.
La principale structure bénéficiaire des fonds, une association appelée USEPPM, à hauteur de 355.000 euros, aurait seulement alimenté un site internet et des publications très peu suivies sur les réseaux sociaux. Quelque 120.000 euros ont été utilisés pour salarier deux de ses ex-dirigeants. Trois signalements sur l’utilisation du fonds ont par ailleurs été transmis au parquet national financier et sont en cours d’analyse.
Schiappa se « défend »
Face à ces accusations, Marlène Schiappa, actuelle secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie associative, a balayé des «calomnies». Elle a notamment fait savoir le 27 avril dernier sur Twitter que son avocate «poursuivrait pour diffamation tous ceux qui (l’)imputent à tort d’une action de favoritisme».
«AUCUN des lauréats du Fonds Marianne n’est mon ami, ou mon proche, ou que sais-je. Ils l’ont eux-mêmes démenti», écrivait-elle aussi le 22 avril, soulignant n’avoir «pas validé le contenu» des vidéos contestées de «Reconstruire le commun», ni «demandé à cibler des opposants politiques». « Ils (lauréats) l’ont eux-mêmes démenti » ? Pourquoi acheter le silence voire le mensonge quand on peut acheter un lauréat ?