Le congrès de la désunion dans la Ville de l’union réussie à gauche ? Les socialistes marseillais digèrent mal les circonstances dans lesquelles le Parti socialiste (PS) débarque chez eux pour un 80e congrès qu’ils espéraient être celui du consensus. Yannick Ohanessian, adjoint au maire de Marseille en charge de la tranquillité publique, de la prévention, du Bataillon de Marins Pompiers et de la sécurité a tenté d’apaiser le climat.

Le Parti socialiste rassemble une partie de sa famille politique dans la cité phocéenne ce week-end, juste après la réélection contestée d’Olivier Faure au poste de Premier secrétaire avec 51,09 % des voix. Son principal adversaire, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol (48,91 %), qui a été rallié dans la dernière ligne droite par la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, a dénoncé un scrutin frappé de « fraudes et d’irrégularité », plongeant le parti à la rose dans une zone de turbulences dont il se serait bien passé après ses quelques 1,7 % à la présidentielle.
Au Palais du Pharo, le climat était plutôt électrique à l’ouverture de cet évènement, tel un Congrès de la dernière chance pour fédérer ? Luc Broussy, président du conseil national du PS, s’est fendu d’un « bienvenue à Marseille… profitez de toutes les spécialités de la ville, la bouillabaisse, le pastis 51… ah non pas le 51 ! C’est un nombre interdit en ce moment ». Ambiance.
En tant qu’ancien militant, ça me fait mal de voir le parti dans cet état-là,
a réagi de son coté, sur Public Senat, l’eurodéputé Emmanuel Maurel, désormais à la tête de sa propre formation politique, Gauche républicaine et socialiste (GRS).
La situation du PS a été comparée aux moments de vives tensions déjà traversées en 2008 pendant le congrès de Reims, avec la bataille entre Martine Aubry et Ségolène Royal, mais aussi lors du congrès de Rennes, en 1990, lors duquel aucune majorité franche ne s’était dégagée. « La légère différence, c’est qu’à Rennes le parti était au pouvoir avec 200 000 adhérents. Aujourd’hui, il n’est plus au pouvoir et il y a 20 000 votants », relève Emmanuel Maurel pour qui la survie du PS entre désormais en ligne de compte.
Je pense que c’est une crise de décroissance. C’est un parti qui a été hégémonique à gauche pendant des décennies, qui a exercé le pouvoir, qui est habitué à l’exercice des responsabilités, et qui d’un seul coup se trouve confronté à des questions que je qualifierais d’existentielles […] C’est un peu normal qu’il y ait une telle tension et une telle exacerbation du ressentiment.
La discours de Benoît Payan n’est pas assuré samedi
Selon le programme diffusé par le Parti socialiste, le maire (divers gauche) de Marseille devait ouvrir la journée, samedi matin, avec un discours prévu à 9h30. Mais « au vu du contexte », sa « participation est très incertaine », nous a confié le service presse de la Ville.
Au regard du peu d’enthousiasme suscité par les militants, doublé d’une gêne apparente à vouloir s’épancher sur la dernière élection, il serait sans doute bon de siffler la récréation. Le PS ne s’endort pas, non. Meurt-il à petit feu ?