Jeudi dernier le Premier ministre, Jean Castex, a exposé la stratégie de l’exécutif sur la campagne de vaccination. Un vaccin qu’il dit gratuit pour tous, mais dont la fiabilité est plus que contestable.
Jean Castex s’est présenté devant la presse pour exposer la stratégie gouvernementale sur la prochaine campagne vaccinale censée lutter contre le covid-19. Une étape cruciale pour un gouvernement essoufflé après avoir multiplié les échecs cuisants. Confiant et presque fier de présenter l’arrivée prochaine de ce produit sur le marché français, le pensionnaire de Matignon a (pour une fois) fixé une date précise, celle du 29 décembre 2020. Une date qui correspond à la probable autorisation de mise sur le marché prononcée par l’agence européenne du médicament. Après s’être cruellement vautré sur les masques et les tests, l’executif En Marche ! piétine et craint de reproduire les erreurs passées. Tout au long de sa conférence, Castex n’a cessé de se réfugier derrière les multiples organismes de santé et d’ainsi exclure toute responsabilité potentielle du gouvernement. De quoi donner le ton et marquer l’incertitude qui entoure cette prochaine campagne de vaccination.
Une opération qui devrait se dérouler en plusieurs étapes. Une première, très ciblée selon les termes du Premier ministre, devrait se concrétiser entre janvier et février 2021 pour les Français dits prioritaires, à savoir les résidents des EHPAD et le personnel soignant travaillant dans ces établissements. La seconde (étape), de février au printemps, pour les plus de 65 ans, les professionnels de santé et médico-sociaux âgés de 50 ans et plus. Enfin, la dernière et troisième étape est prévue pour le reste de la population française. Pour cela l’appareil d’Etat a tablé sur un volume de 200 millions de doses commandées pour être sûr qu’il y en ait pour tout le monde. Même si Castex l’a rappelé, il ne devrait pas être obligatoire.
L’investissement de l’État s’élève à 1,5 milliards d’euros dans le budget 2021 de la sécurité sociale. Cependant le pensionnaire de Matignon a tenté de jouer « la corde sensible » en affirmant mielleusement que la vaccination était un geste altruiste pour protéger les autres. Pour chapoter le tout, un « Monsieur Vaccin » a même été nommé en la personne d’Alain Fischer. Un personnage affolant, pas vraiment rassurant alors que la dernière fois que Macron a nommé une personnalité pour gérer quelque chose en France, il s’agissait de Jean Castex en qualité de « Monsieur Déconfinement ». La suite, on la connait…
Les doutes concernant les effets de ces prochains vaccins, eux, ne se sont pas dissipés. Depuis que le covid a ravagé la France, les laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans une course frénétique pour être les premiers à développer un vaccin. Un sprint à la fois sanitaire et économique. Un but déjà atteint au vu de la flambée des titres des américains Pfizer et Moderna sur les marchés financiers. Concernant l’aspect sanitaire en revanche, nous sommes encore loin du compte. Beaucoup de questions sont lancées mais peu de réponses fleurissent. La course à la rapidité n’a pas de quoi rassurer les Français alors que l’essentiel des vaccins éprouvés a été élaboré sur des périodes s’étalant à 10 ans et plus. Même le géant allemand Merck, spécialisé dans les domaines de la pharmacie et de la chimie, a pointé le problème du doigt. Interrogé sur le sujet, son patron, Ken Frazier, a expliqué qu’il était trop tôt pour avoir la certitude de la fiabilité des prochains vaccins. Si ses propos sont très alarmants, le matraquage politico-médiatique de la mise en circulation d’un vaccin pourrait pousser le public à se faire massivement vacciner avec un produit non-fini. Pire les laboratoires Moderna et Pfizer, les plus avancés sur le sujet, ne travaillent pas à l’élaboration d’un vaccin conventionnel mais bien d’une thérapie génique. En clair, il s’agit d’utiliser l’ARN messager qui contient les informations d’assemblage pour créer une hypothétique protéine capable de lutter contre le covid. Une méthode dont on ne connaît bien sûr pas les effets sur l’organisme à long terme et qui pourrait conduire à des dérèglements du système immunitaire. Arnaud Fontanet, immunologiste à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique a d’ailleurs fait preuve d’une certaine honnêteté sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin (RMC). Pour lui, les effets secondaires n’étaient pas une interrogation. Il estime qu’il y en aura forcément. Une affirmation qui ne l’empêche pas d’espérer que 90 % de la population se fera vacciner.
Enfin, cerise sur le gâteau, en plus d’une incertitude grandissante quant aux potentielles conséquences négatives de ces thérapies géniques, la question de l’efficacité n’est pas plus limpide. La durée d’immunité potentiellement acquise grâce au produit n’est pas déterminée à ce jour. De même, si ces injections ont la prétention d’éviter de contracter le virus, les firmes pharmaceutiques ne semblent pas en mesure d’affirmer si elles éviteront les contagions. Un vrai problème pour un produit que certains qualifient de… vaccin. Dans ce cadre, la stratégie d’immunité de groupe, sur laquelle se base le principe vaccinal, prend un vrai coup dans l’aile. Pas étonnant que les Français réticents soient aujourd’hui majoritaires.