On croit rêver. L’association SOS Racisme pleurniche, dans un communiqué, “de la multiplication et de la banalisation d’un racisme de moins en moins camouflé et de remises en cause de la démocratie”.
Dans un communiqué publié mardi 27 avril sur Twitter, l’association SOS Racisme – qui n’en est pas à son premier coup d’essai – annonce avoir saisi le procureur de la République de Paris Rémy Heitz, après la publication d’une tribune de plus d’un millier de militaires sur le site de Valeurs actuelles. Le texte s’émeut de cette lettre ouverte qui alerte sur « le délitement » de la France et l’imminence d’une « guerre civile » tout en appelant à « soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation », contre le « laxisme ». Soutenue par Marine Le Pen, cette tribune a été condamnée par de nombreux responsables politiques, dont la ministre des Armées Florence Parly. Si elle juge cette réaction « bienvenue », SOS Racisme regrette qu’elle ait été aussi « tardive » et qu’elle « n’inclut pas la saisine de la justice ».
Dans son communiqué, l’association Française attaque les « généraux signataires » qui évoluent, selon elle, « dans des milieux plongés dans la théorie du ‘grand remplacement’ et autres idéologies complotistes fidèles à l’extrême droite ». L’association rappelle par la même occasion les « récentes révélations de cas, pas tant isolés, de militaires néonazis dans l’armée française ». Elle « s’alarme de la multiplication et de la banalisation, dans le débat public, d’un racisme de moins en moins camouflé et de remises en cause de la démocratie ». En ce sens, SOS Racisme demande à la ministre des Armées de « signaler à la justice ces faits potentiellement constitutifs de plusieurs infractions pénales ». En commentaire, le président de l’association, Dominique Sopo, dénonce de façon soporative « la longue et lente dérive du débat public, [qui] amène désormais des généraux à la retraite à rêver d’un coup de force militaire aux relents racistes ». « Cette longue et lente dérive a également amené Marine Le Pen à sortir du bois en disant sa disponibilité à incarner cette rupture. Peut-être la justice pourrait y trouver matière à infraction », conclut-il. Tout cela est-il bien raisonnable ?