Le ministre de l’Écologie François de Rugy, qui reste déterminé à tenir face aux attaques liées à des agapes dispendieuses lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale, doit affronter ce mardi les parlementaires et tenter de calmer une grogne de quelques pontes de LREM.

Le ministre de l’Ecologie François de Rugy assiste au défilé militaire du 14 juillet 2019 sur les Champs-Elysées à Paris I AFP/Archives / Lionel BONAVENTURE
De Belgrade, où il est en déplacement, Emmanuel Macron a déclaré lundi avoir demandé au Premier ministre d’apporter toute la clarté sur cette affaire. Je ne prends pas de décisions sur base de révélations mais de faits, sinon ça devient la République de la délation, a-t-il tranché.
Le numéro deux du gouvernement, qui doit s’entretenir ce matin avec Edouard Philippe pour leur réunion de travail bi-mensuelle habituelle selon son entourage, est surtout attendu mardi après-midi lors des questions au gouvernement.
Il va se faire défoncer, tout le monde va y aller contre lui, et à juste titre, prophétise, presque charognard, un député LREM, qui prévient: lorsqu’on nous demandera d’applaudir à ses réponses, on se planquera.
En début de soirée, le ministre devra défendre devant les sénateurs le projet de loi énergie-climat, mais ça m’étonnerait que le sujet soit mis sur la table lors des débats, veut se rassurer un ministre.
Dans l’entourage de François de Rugy, on se borne à indiquer qu’il est déterminé à poursuivre son travail. Convoqué jeudi à Matignon, M. de Rugy a certes réussi à sauver son poste, mais Édouard Philippe a demandé au secrétariat général du gouvernement de diligenter une inspection, confiée à la cheffe de la mission d’organisation des services du Premier ministre, Virginie Aubard, afin de vérifier que les travaux entrepris se conformaient au respect des règles et au principe d’exemplarité. Ses conclusions doivent être rendues en fin de semaine. A propos des dîners litigieux, François de Rugy s’est dit prêt à soumettre à une autorité de contrôle de l’Assemblée les frais engagés et à rembourser chaque euro contesté. Il a affirmé avoir rencontré la déontologue de l’Assemblée nationale samedi, l’institution refusant de communiquer sur le sujet. Dans un entretien avec nos confrères du Journal Du Dimanche (JDD), il a répété n’avoir rien fait qui soit en dehors des clous et a pu s’afficher dans l’axe du président Macron lors du défilé du 14-Juillet à Paris. L’entourage du ministre est actif depuis une semaine, en relayant soutiens et témoignages de convives aux dîners litigieux, telle une productrice, Yasmina Nini-Faucon, qui a expliqué que le repas auquel elle a participé était loin d’être luxueux. Lundi a été nommé Jack Azoulay en remplacement de la directrice de cabinet limogée, qui affirme avoir servi de fusible au ministre. Dans les rangs LREM, nombreux craignent que l’épisode ne dégénère en regrettable série d’été à la Benalla. Affaire à suivre…