Le 1er décembre 2018, lors du troisième acte des gilets jaunes, plusieurs émeutiers s’en étaient pris à l’Arc de Triomphe, brisant la statue de Marianne ou taguant les murs, pour un million d’euros de dégâts. Dix d’entre eux sont jugés ce lundi.
Face au nombre importants de casseurs, l’enquête n’a pas pu remonter toutes les pistes. L’accusation reconnaît d’ailleurs «que les instigateurs, voire les principaux auteurs des faits, (n’ont) pas pu être identifiés». De quoi faciliter la tâche des avocats des prévenus, dont l’un estime qu’il s’agit du procès des «petits poissons». Beaucoup défendent leurs clients en assurant qu’ils n’avaient fait que se «réfugier» dans le monument pour se protéger des charges des forces de l’ordre. «Ils ont voulu être au cœur de l’action, ils ne pensaient pas que ça se terminerait comme ça», explique l’une d’entre eux.
Toujours est-il que cinq œuvres d’art ont été endommagées et la boutique de souvenirs pillée. Les dix gilets jaunes sont donc jugés notamment pour dégradations aggravées et vols par effraction. Une jeune femme s’était par exemple emparée d’une tour Eiffel miniature, tandis que 300 cartes postales ont été dérobées. «Nous avons des responsables (même si) ce ne sont pas les principaux», pointe l’avocat de l’association Halte au pillage du patrimoine archéologique et historique, qui s’est constituée partie civile. Le procès sera selon lui «particulièrement symbolique». «C’était totalement surréaliste, dramatique pour l’image de la France», estime-t-il. Par ailleurs, sept autres personnes seront jugées plus tard, simplement pour «intrusion non autorisée dans un site classé ou inscrit au patrimoine historique». Un mineur paraîtra notamment devant le tribunal pour enfants.