A la demande de la Russie, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au sabotage de Nord Stream s’est tenue le 21 février à New York.

La Russie a convoqué, le 21 février, une réunion du conseil de sécurité de l’ONU pour débattre du sabotage de Nord Stream. Un projet de résolution russe – réclamant une enquête internationale sur les faits – est en cours.
En ce qui concerne Nord Stream, le motif de ce crime ne fait aucun doute, et l’auteur de cet acte ne fait aucun doute non plus
a asséné d’emblée Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie au conseil de sécurité de l’ONU.
Bras de fer au-dessus de la Baltique
«Ce dont nous disposons comme éléments représentent bien plus qu’une simple faute. Au regard des preuves existantes, pas un seul avocat n’acceptera de défendre nos collègues américains, et le verdict du jury sera sans failles» a poursuivi le diplomate russe, en référence aux récentes révélations du journaliste américain Seymour Hersh.
C’est une «nouvelle série d’accusations délirantes des médias contrôlés par les Russes» a déclaré pour sa part le représentant britannique, qui pointe du doigt la «seule source, secrète» citée dans l’enquête, en la personne du journaliste lauréat du prix Pulitzer et dont les éléments ont été – selon le diplomate – «largement remis en cause par d’autres journalistes».
Toujours, selon le représentant britannique, la convocation par la Russie du Conseil de sécurité ne serait en revanche motivée que par cette «volonté désespérée de détourner notre regard de l’invasion de l’Ukraine lancée il y a un an, des pertes très importantes subies par l’armée russe et des destructions semées» en Ukraine.
Le représentant américain a quant à lui déclaré que les Etats-Unis n’avaient été «nullement impliqués», invitant à ne pas «se laisser berner par les insinuations de la Russie».
«Aucune urgence, ni aucune nouvelle information crédible ne justifie l’organisation d’une telle réunion» a renchéri la représentante de la France, déclarant aussi avoir «toutes les raisons de douter du bienfondé de la démarche russe», accusant ainsi Moscou de vouloir détourner les regards de sa «guerre d’agression».
La Chine soutient le projet de résolution russe
De son côté, la Chine a affirmé que «beaucoup d’acteurs» avaient appelé à une enquête sur ces incidents. «La Chine soutient l’accélération de l’enquête», a ajouté le représentant de Pékin, craignant le sentiment d’impunité qui profiterait au coupable en cas de procédure non aboutie. «La Chine se félicite du projet de résolution», a-t-il précisé.
Construit en parallèle au gazoduc Nord Stream 1, dont la capacité à plein régime est de 55 milliards de mètres cubes par an, le pipeline Nord Stream 2 était destiné à doubler la capacité d’importation de gaz russe en Allemagne. Sa mise en service imminente avait été suspendue depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, avant qu’ils ne subissent un sabotage le 26 septembre 2022.