Pour la première fois depuis 12 ans, les huit principaux syndicats appelaient d’une même voix les Français à descendre dans la rue. Plus de 200 manifestations ont eu lieu à Paris et en régions jeudi 19 janvier.

1,2 million de personnes ont défilé jeudi 19 janvier en France, dont 80 000 à Paris et jusqu’à 26 000 à Marseille, contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Côté syndicats, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a annoncé que « plus de deux millions » de manifestants ont battu le pavé dans toute la France. Un chiffrage syndical définitif est toujours en cours à ce stade. Plus de 200 manifestations ont eu lieu en France, très majoritairement dans le calme. Quelques heurts, tensions ou dégradations ont été signalés à Paris, Lyon et Rennes.
C’est plus que la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites du gouvernement d’Edouard Philippe, en décembre 2019. Selon le ministère de l’Intérieur, entre 806 000 et 1,5 millions de manifestants avaient été comptabilisés.
Depuis l’Espagne, Emmanuel Macron évoque une réforme « juste »
Le président de la République a défendu depuis l’Espagne une réforme « démocratiquement présentée, validée » et « surtout juste et responsable ». « Il faut que les choses soient dites au moment où les choix démocratiques sont faits. Et à l’élection présidentielle qui s’est tenue somme toute il n’y a que quelques mois, et aux élections législatives qui ne se sont tenues y compris qu’il y a quelques mois, les choses ont été dites clairement’, a-t-il développé.
« Si vous voulez que le pacte entre les générations soit juste, il faut procéder à cette réforme. Et donc nous le ferons avec respect, esprit de dialogue mais détermination et esprit de responsabilité », a conclu le chef de l’État.
Réforme des retraites: "À l'élection présidentielle, les choses ont été dites clairement", affirme Emmanuel Macron pic.twitter.com/Usc3dkpiDt
— BFMTV (@BFMTV) January 19, 2023
Ce que préparent les syndicats
Au-delà de ce premier succès de mobilisation, le plus dur commence pour les syndicats. Si l’ambiance dans les cortèges était plutôt bon enfant, jusqu’à quand les syndicats pourront-ils éviter l’irruption de la violence et des black block ? Les syndicats parviendront-ils à maintenir leur front uni ? Et, surtout, la contestation peut-elle s’installer dans la durée alors que le vote du projet de loi est prévu ? L’intersyndicale qui s’est réunie jeudi soir dans les locaux de Solidaires ont décidé de la suite à donner au mouvement. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue le 31 janvier.
«Continuons à débattre et à convaincre», espère Élisabeth Borne
La première ministre a salué sur Twitter «l’engagement des forces de l’ordre, comme des organisations syndicales, qui ont permis aux manifestations de se dérouler dans de bonnes conditions.» Ne commentant pas directement les chiffres de la mobilisation, Élisabeth Borne tient sa ligne, entre ouverture et fermeté : «Permettre que les opinions s’expriment est essentiel pour la démocratie. Continuons à débattre et à convaincre.»
Je salue l’engagement des forces de l’ordre, comme des organisations syndicales, qui ont permis aux manifestations de se dérouler dans de bonnes conditions.
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) January 19, 2023
Permettre que les opinions s’expriment est essentiel pour la démocratie.
Continuons à débattre et à convaincre.