La Nupes a décidé d’accélérer les débats sur la réforme des retraites. Le groupe a retiré un millier d’amendements sur le projet lundi soir. Le but, arriver plus rapidement à l’examen de l’article 7, sur l’âge de départ. Un coup d’accélérateur relatif, car il reste encore 14.000 amendements au compteur.

Surprise lundi soir à l’Assemblée nationale. La Nupes a annoncé qu’elle allait retirer « un millier d’amendements » qu’elle avait déposés. L’objectif est de voter plus rapidement l’article 2, toujours en cours d’examen, avec la volonté d’arriver avant la fin de semaine à l’article 7 qui porte sur le report de l’âge légal à 64 ans.
Peu avant cette annonce, la Première ministre avait demandé aux oppositions de retirer « les amendements qui n’ont pas d’autre objet que de faire de l’obstruction et de retarder l’avancée du texte ».
Tous les chefs de file de la Nupes étaient alignés avant d’entrer dans l’hémicycle avec un objectif affiché, jouer l’unité.
Nous avons travaillé ensemble pour pouvoir retirer un millier d’amendements,
a indiqué le député PS Boris Vallaud
Une divergence de stratégie
Un millier d’amendements retirés, dont 800 des insoumis. Un premier coup d’accélérateur, mais toujours pas suffisant pour en arriver au cœur de la réforme. La Nupes veut d’abord mettre sur la table les autres financements possibles, explique l’insoumis François Ruffin.
“Il y a la possibilité d’un retour de l’impôt sur la fortune, d’augmenter les cotisations patronales, d’en finir avec les exonérations sur les hauts salaires… Tout ça peut rapporter des dizaines de milliards d’euros donc il y a bien d’autres solutions et c’est ça qu’il s’agit aujourd’hui d’examiner”, détaille François Ruffin.
Il y a donc cette forme d’unité devant les caméras, mais en coulisses la stratégie continue de faire débat. Socialistes et écologistes souhaitent aller vite pour examiner l’article 7 sur le report de l’âge de départ à 64 ans avant vendredi, avec un vote pour mettre la majorité au pied du mur. Mais chez les insoumis, on y voit surtout le risque d’offrir un succès au gouvernement. Alors on garde le pied sur le frein. Mille amendements retirés, d’accord. Mais il en reste encore 14.000 autres.