Après le remplacement d’Edouard Philippe vendredi dernier par Jean Castex au poste de Premier ministre, la nouvelle équipe gouvernementale devrait être annoncée ce lundi. Christophe Castaner, Nicole Belloubet, Franck Riester… Plusieurs membres de l’exécutif actuel semblent sur un siège éjectable.
Christophe Castaner – Entre les policiers et Christophe Castaner, rien ne va plus depuis les annonces du ministre de l’Intérieur début juin sur les violences policières. Le locataire de la place Beauvau avait notamment décrété l’abandon de la technique d’interpellation controversée dite de la clé d’étranglement – finalement maintenue provisoirement -, provoquant des manifestations de policiers en colère. Il est au bout du cycle, confie une source au Journal Du Dimanche (JDD). L’arrivée hypothétique place Beauvau de l’ancien directeur général de la police Frédéric Péchenard, actuellement vice-président de la région Île-de-France chargé de la sécurité et membre des Républicains, serait vue d’un bon œil dans les rangs de la police.
Nicole Belloubet – Tout comme Christophe Castaner avec les policiers, les relations de la ministre de la Justice Nicole Belloubet avec les avocats et magistrats sont extrêmement tendues. Pour preuve, la grève des avocats contre la réforme des retraites en début d’année, qui a été stoppée par l’arrivée du coronavirus. Elle suscite un rejet inimaginable chez les avocats qui ont pourtant voté massivement pour Macron en 2017, c’est un comble !, déclare à Challenges un député qui connaît bien la profession. On ne prend pas trop de risques en disant qu’elle va partir, affirme même un autre élu.
Franck Riester – Transparent ! Il est transparent ! C’est en ce terme peu amène qu’un cadre de la majorité, cité par RTL, qualifie le ministre de la Culture Franck Riester. Lui, il va prendre une balle, assure même un proche du président de la République au JDD. Sa passivité dans la gestion du Covid est dénoncée par une partie des milieux culturels, qui pointent le flou entretenu par le ministre dans ce dossier. Mais un élément pourrait lui permettre de sauver sa place au gouvernement, sans doute à un autre poste: Franck Riester dirige le parti Agir, dont le soutien à La République en marche (LREM) est précieux pour Macron.
Muriel Pénicaud – Concernant la ministre du Travail, c’est plutôt un problème de communication qui est pointé du doigt. Elle n’imprime plus, minée par une communication un peu gauche, juge un parlementaire à Challenges. La polémique qu’elle a créée en début d’année après s’être opposée à l’allongement du congé de deuil pour le décès d’un enfant n’a sans doute pas joué en sa faveur. Et si on veut un virage social, pas sûr que ce soit elle qui l’incarne le mieux, analyse un député, cité par le JDD.
Elisabeth Borne – Le cas de la ministre de la Transition écologique et solidaire, est un peu similaire à celui de Muriel Pénicaud. Elle n’arrive pas à exister. Il y a un problème de communication, de fond, de réglage, alors que cette année on aurait dû faire plein de choses…, déplore une source interrogée par RTL. Un manque de charisme et de poids politique qui devrait être fatal à l’ancienne patronne de la RATP, Emmanuel Macron cherchant une personnalité forte pour incarner son virage écologique annoncé.
Qui d’autres ?
Critiquée pour ses imbécillités à répétition, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye semble en danger. Le président ne la lâchera pas mais il ne la laissera peut-être pas à son poste, estime un visiteur de l’Elysée au JDD. La ministre des Outre-mer Annick Girardin est elle aussi sur la sellette, tout comme Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé), Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique) et Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur), voire Geneviève Darrieussecq (secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées).